15 juin 2016

Le bilan de la saison running 2015/2016 : les prémisses du boom en Tunisie




La saison du running en Tunisie est finie, avec beaucoup de nouveautés, des tops et des flops comme on dit mais bien évidemment des souvenirs plein la tête, des initiatives à saluer et l'espoir de voir cette discipline fleurir d'année en année dans notre pays, susciter plus d'engouement de la part des participants, des spectateurs et des sponsors...Ce qui est certain c'est que les prémisses d'un "boom du running" sont annoncées avec la multiplication des  courses et des groupes  (Run In Monastir, We Run In Sousse , Run In Mahdia...), mais surtout du nombre des coureurs au départ des courses...

J'ai eu quand même envie de faire le bilan de cette saison de manière rationnelle, sans parler de mon vécu sur les différents parcours que vous pourrez retrouver dans les archives de ce blog ou en cliquant sur le nom de la course (dans le tableau)!

Peu importe les efforts que je ferai, je ne serai jamais assez objective...mais j'essaierai en tout cas...

Comment j'ai procédé?

J'ai listé toutes les courses qui se sont déroulées cette année en choisissant des critères qui sont importants à mon sens à savoir :
  • La ponctualité : Est-ce que l'heure de départ prévue est respectée?
  • Le ravitaillement
  • La sécurité : Courons-nous au milieu des automobilistes?
  • La technicité : Dossard à puce ou pas?
  • Médailles : Est ce que tous les finishers ont eu droit à des médailles à l'arrivée?
  • Cadre : Parcours agréable ou pas?

J'ai ensuite noté ces critères par des plus (+) ou des moins (-) pour faire simple.
Les courses marquées par une bande grise sont celles auxquelles je n'ai pas assisté, j'ai essayé de prendre en considération les impressions de ceux qui y étaient, le plus fidèlement possible!


Ponctualité
Ravitaillement
Sécurité
Technicité
Médailles
Cadre
Run in Carthage*(12.5km)
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++++
Le semi-marathon de Nabeul*
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Morneg/Oudhna*
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Mjez El Beb*(14km)
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La soukra* (12km ou 16)
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Au final, ce récap a montré que :

  • La saison a été marquée par la naissance de 8 nouvelles courses (marquées par une étoile dans le tableau), la triste absence des foulées du Lac et la disparition du semi-marathon de Hammamet ainsi que celui de Sfax. 6 sur 8 de ces nouvelles courses sont programmées entre le 13 mars et le 24 avril, ce qui donne sur le calendrier, une course, voire 2 chaque dimanche...

En Tunisie, nous avons la chance d'avoir du beau temps sur toute l'année, pourquoi cette concentration des courses au printemps? (13 courses sur 16 ont eu lieu entre le 13 mars et le 29 mai) 

  • L'élément qui saute aux yeux sur ce tableau, est l'absence de sécurité sur la majorité des courses: la circulation n'est pas déviée ou complètement arrêtée, nous courons au milieu des automobilistes mécontents, gros carton rouge pour moi! 

Je pense que ce n'est pas la faute à une partie en particulier, mais nous devons organisateurs, police de la circulation et citoyens prendre conscience de l'importance de ce point :les citoyens doivent être informés suffisamment à l'avance par une REELLE communication dans la zone concernée (porte à porte, publipostage...), les organisateurs doivent informer les autorités suffisamment à l'avance et les employés de l'état doivent respecter le running en  tant que sport à part entière comme le football...pourquoi certains accès et routes sont fermées autour du stade le jour d'un match ou autour du festival de Carthage en été mais pas lorsqu'il s'agit d'une course? Une autre idée est celle d'organiser les compétitions importante le soir comme c'était le cas pour le Marathon de Paris à ses débuts...
Une implication de la fédération tunisienne d'athlétisme est indispensable pour faciliter la coordination entre toutes ces parties, l'établissement d'un calendrier ou peut-être comme le suggère l'organisateur de la Course de Ghar el Melh, faudrait-il penser à mettre en place un comité des courses hors stade qui gérerait toute cette logistique!

  • Uniquement 4 courses sur 16 prévoient des dossards à puce; or, les compétitions avec des dossards sans puce posent deux soucis: l'inexactitude des résultats avec retard d'annonce et la triche de certains participants. 

Il est clair que cela coûte de l'argent aux organisateurs d'équiper les dossards mais je pense que les runners tunisiens sont aujourd'hui assez murs pour contribuer à ses dépenses à raison de 10, 15 ou même 20 dinars pour certaines courses qui ont fait leurs preuves comme l'écotrail de Zaghouan ou les foulées du Mégara.

  • La ponctualité, le ravitaillement et les médailles qui pour moi sont à la base de l'organisation d'une course posent encore problème...ce sont des colonnes où il ne devrait pas y avoir des (-). 
    • Or, il arrive que nous attendons 30 mn avant de partir (et je ne parle pas de 5/10 mn de retard, parce que c'est chose courante)...ceci dénote tout simplement d'un manque de considération pour l’athlète...
    • Il arrive aussi qu'au niveau d'un ravitaillement, on ne trouve plus d'eau ou de gobelets, que l'eau ne soit pas versée dans les gobelets, on ne demande pas d'avoir des bananes et des boissons isotoniques sur les ravitos (tant qu'on ne paie pas les courses bien sûr) mais au moins de l'eau et du sucre. Sinon à l'arrivée, les seules courses qui nous offrent un vrai ravitaillement ce sont encore les foulées du Mégara et l'Ecotrail de Zaghouan! Il m'est arrivé d'insister auprès des bénévoles à l'arrivée pour une deuxième bouteille d'eau de 0.5L
    • Enfin, si on prévoit des médailles, il faut en prévoir au nombre des participants et à l'arrivée, pas des semaines après...

Je n'ai pas de solution, ni de proposition à faire concernant ces derniers points...peut-être les bénévoles devraient-ils être plus sensibilisés à l'importance de leur mission...une mention spéciale aux bénévoles de Sejnane, de Monastir et de Sfax!

  • 3 courses ont le même parcours : Le semi de la comar, celui de la garde nationale et celui de l'armée nationale, quel intérêt?! 


Sinon, d'autres points importants non mentionnés dans le tableau :

  • L'exactitude de la distance, un semi-marathon en Tunisie peut mesurer 19 km, 20.9 km ou 22.5 Km, on peut aussi annoncer une course de 12 km alors qu'en réalité, on en fera 16 comme c'est le cas de la Soukra. Les seules courses mesurées selon les normes IAAF AIMS sont le marathon des oliviers et le Carthage Race. 

  • La défaillance des orienteurs sur certaines courses...
  • L'absence du certificat médical obligatoire ...
  • la planification et la communication : pourquoi, sommes-nous informés d'une course quelques jours avant? Et d'une manière très informelle? Pourquoi il n'existe pas de calendrier préétabli une année à l'avance? Cela permettrait aux organisateurs de ne pas faire coïncider leurs courses le même jour et aux coureurs de choisir les compétitions auxquelles ils participeront en adaptant leur préparation...
La communication sert non seulement à informer les coureurs et les citoyens de l'évènement mais aussi à le valoriser aux yeux des sponsors...Quel intérêt de sponsoriser ou d'investir dans un évènement qui n'a pas de visibilité? Or, tant qu'il n'y aura pas de sponsors, nous devrons nous contenter du bricolage actuel des courses: dossard sans puce, ravitaillement basique, T-shirt en coton (s'il y en a)...

Je rêve d'une running expo, d'une pasta party, d'un t-shirt technique à l'arrivée et de spectateurs qui applaudissent tout au long du parcours...d'un jour de course qui sera un jour de fête dans la ville comme dans mon coeur...




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