19 févr. 2016

Le Mog'run de Molka...une course dédiée à son fils!



Dimanche 14 février a été pour moi une journée spéciale, non pas parce que c'était la saint valentin mais parce que ce jour la j'ai appris tellement de choses sur moi même que je ne soupçonnais pas! Et tout cela grâce au fameux Mog'run ! 

1 mois avant...

J'avais décidé de participer à cette course, mais pour moi, c'était juste un bon exercice avant le défi de cette année: Les foulées du Mégara ! 
J'ai passé les 3 derniers mois à courir, je commençais à progresser petit à petit, je suis arrivée à courir 15km donc le Mog'run était pour moi un excellent moyen de me tester mais j'étais très très loin de la réalité ! 

J- 10... 

Je me blesse à la cuisse en faisant de la musculation, je pensais que j'allais me rétablir au bout de 3/4 jours mais la douleur s'amplifiait. S'ajoute à cela, un autre imprévu de taille  qui m'a bouleversé quelques jours avant la course : la personne qui m'a initiée à la course à pied, Riadh, qui est aussi la source de ma motivation devait faire cette course avec moi mais a du abandonner à cause d'une blessure..malgré tout, il était hors de question que je laisse tomber, je devais rester motivée!

J-1

La veille de la course, je rentre chez moi vers minuit, je dors 4 petites heures en tout mais au réveil, à 5h30, je me sentais très en forme.

J


7h : RDV avec le groupe de runners que je connais seulement à travers les photos pour le covoiturage.
8h15: Arriveé sur le lieu de départ de la course. L'accueil était très chaleureux. J'ai retrouvé plusieurs amis que j'ai connu grâce à la course à pied. Ils avaient tous le sourire aux lèvres et étaient hyper excités de participer au Mog'run ..Quel bonheur de vivre sa passion ! Tout le monde n'a pas cette chance.
9h : Le départ est donné ! Je décide de courir à mon rythme et de garder mon énergie pour les pentes dont on m'a tant parlé. J'étais très sereine et confiante...je vois tous mes amis me dépasser mais ça ne me perturbe pas: eux ce sont des pros ! 
Encore sereine  quelques mètres du départ!

Quelques kilomètres plus tard, ça commence à se corser : boue, piste instable, cailloux ..et la douleur à ma cuisse qui refait surface dès la première côté! Je décide de l'oublier, de penser à ma course, au paysage magique qui se dresse devant moi, à mon fils qui m'attend à l'arrivée....

Au 5ème kilomètre, j'ai les pieds lourds, je n'arrive plus à améliorer ma foulée , mon dos est pratiquement bloqué et la douleur est de plus en plus insupportable ...je continue à courir!

Au 6ème km, je suis seule au milieu de nulle part, je n'arrive même plus à voir les autres coureurs et la douleur se propage à mes genoux ..et là je décide de lâcher prise et de marcher. J'essaye d'alterner course et marche mais j'ai de plus en plus mal et c'est la panique  totale, une onde de pensées négatives m'envahit: pourquoi t'infliges-tu cette souffrance? TU ES NULLE! Que vont dire les personnes qui croient en toi? Que va penser ton fils de toi plus tard? Quel exemple vas-tu lui donner.... Toutes ces pensées ont paralysé mon corps et mon esprit jusqu'à ce que j'éclate en sanglots parce que je décide de me faire accompagner par la garde nationale et ça aurait été un énorme échec pour moi ! 

Au 7ème km, toujours noyée dans mon échec, seule au monde, j'entends une voix derrière moi ..je me retourne et un homme passe à côte de moi et me dit : Allez courage! Il y a aussi une fille avec lui qui me semble être une boule d'énergie! Je leur parle de ma souffrance  et  du fait que je n'arrive plus à avancer..ils me proposent de me faire accompagner par les agents de la garde nationale mais au moment où je leur annonce que mon fils m'attend à l'arrivée , leur discours change complètement et on  décide de finir cette course tous les trois ! 
Salma a passé tout le reste du parcours à se plaindre des pentes qui étaient interminables je dois dire et ça me faisait rire à chaque fois, Habib  n'arrêtait pas de nous motiver : on va y arriver! On ne lâche rien! On y est presque ! Et je commence à oublier petit a petit la douleur et à retrouver un semblant d'énergie quand la descente commence...

Plus que quelques mètres avant l'arrivée, on est tous les 3 hyper heureux, on se tient par la main et on oublie tout : la douleur, la fatigue, les kilos de boue dans nos chaussures... on se sent pousser des ailes !

A l'arrivée, on nous applaudit, on nous encourage, on nous félicite ! Moi je ne pensais qu'à mon fils, je le serre dans mes bras en lui disant : Maman l'a fait ! 


Grâce au Mog'run, j'ai appris que la course à pied n'est pas seulement un sport mais une leçon de vie ! On apprend à se surpasser, à dépasser ses limites, à se battre contre soi ..la course à pied c'est aussi l'esprit d' équipe, la solidarité, la satisfaction d'avoir atteint l'objectif, la sensation d'être capable de tout surmonter !

Aujourd'hui, je sais que je ne cours pas pour perdre du poids ou brûler les calories, je cours parce que J'AIME COURIR ! Je cours parce que j'ai la chance de pouvoir le faire, je cours parce que je me sens libre ...
Un énorme merci à Habib et à Salma d'avoir été à mes côtés jusqu'au bout, merci aussi à Heifa (runneuse tunisienne) qui est une véritable source d'inspiration pour moi et merci à Riadh  de m'avoir dit un jour : arrête de marcher, et commence à courir ! 

Molka 

2 commentaires:

  1. Beau récit. Bravo pour ta course.

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    1. Merci beaucoup..arriver en dernier et se sentir victorieuse..c est la magie de la course a pied :)

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