2 mai 2016

Le semi-marathon du coeur, Ghar El Melh 2016



Pourquoi nous courons? Comment je fais pour me lever à 4h30 du matin pour aller courir? Quel plaisir ? Certains le font presque tous les matins, quelle vie ont-ils?...Des questions que j'entends très souvent! Certains pensent que nous sommes fous mais en fait nous sommes  juste passionnés!
Ali Ben Amor
Ali Ben Amor, l'organisateur de la course de Ghar El Melh, m'a raconté avoir répondu à une responsable dans une des administrations, qui lui mettait les bâtons dans les roues, qu'il était "armé de passion". 

J'ai toujours pensé, sans vraiment connaitre Ali, qu'en plus d'être un champion en course à pied, de vivre pleinement cette passion, il avait un gros coeur et une grande âme. Pour l'avoir côtoyé de plus près cette année, je peux dire que l'énergie, l'investissement physique et moral, l'amour qu'il met dans l'organisation de cette course dépassent tout ce que j'aurais pu imaginer, malgré tous les obstacles qu'il rencontre et le manque de sponsors... Les mots que j'emploierai ne suffiront jamais à exprimer l'admiration que j'ai pour lui et le respect que je lui porte...
Il avait depuis l'année dernière initié la course avec la joëlette en en ramenant une de l'étranger, pour la 3ème édition de la course de Ghar El Melh, on l'avait ensuite utilisée lors des Foulées du Lac...Comme je l'ai déjà annoncé dans un précédent article, je ferai cette édition de Ghar El Melh avec l'équipe Joëlette : les coureurs du cœur.



Arrivée sur place, en avance, mon dossard récupéré, quelques photos, des retrouvailles : chaque jour de course est comme un jour de fête pour les runners que nous sommes...Je me promène sur l'aire de départ, je respire le bonheur des enfants spectateurs et des gens de la région, pour qui cet évènement, devenu comme une tradition, est l'occasion de s'amuser et de recevoir du monde dans leur village. J'assiste aux arrivées de la course de 1.5 Km des enfants, comme chaque année, je suis profondément touchée par leur joie!
Dans ces courses, bien que chronométrées par des juges...c'est la convivialité qui prime!


Mes amis joggers, son Excellence l'ambassadeur de l'Inde et moi, ferons donc ce semi-marathon avec les couleurs des "coureurs du cœur"... Et, Oussama, un autre enfant du village, que la vie a privé de ses capacités motrices, fera son semi-marathon à bord de la Joëlette magique Made in Tunisie pour cette année.

Nous nous plaçons sur la ligne de départ, la météo était capricieuse mais clémente, il ne fait pas trop chaud, il n'y a pas beaucoup de vent, quelques gouttes de pluie...c'était parfait à mon sens!

Pour porter la Joëlette, il faut être  4 ou 5, nous étions 9, nous courrons en équipe pour pouvoir nous relayer, nous avions certes des allures différentes "à la base" mais l'objectif d'aujourd'hui ne pouvait être chiffré...nous sommes restés synchro tout au long du parcours, en poussant la chansonnette, en prenant la pause pour les photos... Les passants criaient le nom de leur ami Oussama en signe d'encouragement. Nous nous sommes arrêtés pour les ravitaillements, nous avons géré nos besoins de récupération en restant à l'écoute les uns de les autres jusqu'à la ligne d'arrivée.
Le parcours de Ghar El Melh n'est pas des plus simples: une montée en début de parcours, un passage de 3 km sur la sable, et un faux plat vers la fin mais je n'ai personnellement ressenti que de la joie tout au long!
Ce fût pour moi un travail d'équipe exemplaire avec un bonheur de franchir la ligne d'arrivée décuplé par la particularité de "la mission", en lisant le bonheur et la fierté dans les yeux du jeune et courageux Oussama qui brandira plus tard fièrement sa coupe amplement méritée!

Sur la ligne d'arrivée
Alors voilà, pourquoi j'ai couru la course de Ghar El Melh cette année!
Je continuerai à courir tant que la vie me le permettra et que mes jambes me porteront; je ne retrouve cette liberté que chaussées de mes running sur les routes et les sentiers, quelque soit ma mission...Quant au sentiment d'accomplissement sur la ligne d'arrivée, il n' y a rien d'équivalent...


Encore plus d'émotions pour faire mon bonheur en cette mémorable journée du 30 avril 2016, Ali Ben Amor, m'a offert un trophée souvenir pour me remercier " de tout ce que je fais pour essayer de promouvoir la course à pied en Tunisie" à travers ce blog et la page facebook! Je crois qu'avec le jour où Si Mohamed Ali Baccouche m'a surnommée "championne", ce jour marquera ma vie...Mille mercis Ali!

Sinon, 

Les plus de la course

  • Le cadre à la fois naturel et idyllique entre plage et montagne
  • Le parcours ( bien que je préfère celui des précédentes éditions, plus de passage sur la plage, 2 boucles mais c'est bien la particularité de ce semi-marathon)
  • L'équipe de bénévoles très impliqués et volontaires 
  • L'aspect convivial
Les moins 

  • Le cafouillage du départ donné avec un retard de 20 minutes
  • La triche de certains coureur...je ne comprendrai jamais cela!
  • La cérémonie des récompenses assez tardive

Mais honnêtement, comme je l'ai déjà mentionné, on ne peut rien reprocher à cette course qui a le mérite d'exister et de résister à tous les aléas administratifs et financiers année après année!

Enfin, et sans nul rapport avec ce qui précède, une équipe de journalistes m'a interviewée à l'arrivée pour essayer de comprendre ce que cela coûte en temps et en argent pour courir en Tunisie, j'ai répondu scolairement à leurs questions mais j'aurais aimé rajouté que la passion n'a pas de prix...et que l'amour de ce que nous faisons, nous donne la force, le temps et les moyens d'y parvenir...J'aurais aussi souhaité parler de l'expérience de la Joëlette mais ce n'était pas l'objectif de l'interview visiblement, ils ne s'intéressaient vraiment pas à cet aspect malgré mon insistance...J'espère qu'un jour nous aurons des journalistes sportifs spécialisés dans le running comme Gérard Holtz pour le cyclisme ou Mourad Zghidi pour le Football...

2 commentaires:

  1. sacrifier sa course pour le bonheur d'un petit et lui faire vivre cette émotion, c'est ça l’esprit des joggers de Tunisie. fier, très fier de faire partie de cette famille.

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