Dans la tête d'une runneuse blessée

Voilà 4 semaines que je suis au "repos" forcé! Une runneuse interdite de courir, privée de sa drogue! Maudite tendinite à la cheville!

Le verdict est tombé un certain mardi 6 avril :une inflammation à un stade avancé du tendon fléchisseur du pied...A l'annonce de la nouvelle par un kiné spécialisé dans le traitement des sportifs, chez qui un ami m'a traînée de force, j'avais fondu en larmes parce que je savais tout ce que cela impliquait! Il avait tenté de me consoler en me disant que je devais pour l'instant juste diminuer le nombre de kilomètres, "réduis de moitié m'avait-il dit"... et je m'occupe du reste! Je devais donc passer de 50 à 60 km par semaine à 25/30 et passer chez lui 3 fois par semaine...
Comme une âme en peine, privée de son amour, je suis rentrée et pour me consoler, j'ai chaussé mes running pour courir un minuscule 8 kilomètres pendant lesquels j'ai médité sur le pourquoi du comment et pleuré toutes les larmes de mon corps parce que la marathonienne que je suis devenue ne pouvait accepter de courir moins de 12 km! j'étais triste! Profondément! Touchée au plus profond de moi! 

Ce jour là, j'avais pris conscience de cette douleur, j'ai accepté mon "handicap"...mais je ne pouvais m'empêcher de me poser la question pourquoi cela m'arrive t-il? Qu'ai-je fait pour mériter cette sentence!

J'ai passé 3 semaines à faire une sortie en semaine et la compétition du dimanche avec une certaine retenue et j'allais chez la kiné qui avait précédemment guéri ma blessure de genou mais au lieu de diminuer la douleur empirait...sûrement pas à cause de la kiné, mais parce que j'en étais consciente maintenant!

L'électro-stimulation

Au début j'avais mal sur les premiers kilomètres, puis une fois échauffée, la douleur disparaissait. Ensuite j'avais mal en début de course et sur la 2ème moitié du semi, puis j'ai eu mal même en marchant, en conduisant: rien qu'en mettant le pied sur l'embrayage, puis même à mon réveil... A chaque fois que ma cheville me faisait mal, la douleur raisonnait dans ma tête et dans mon coeur!
Au bout d'une dizaine de séances chez la kiné, la douleur s'était calmée grâce aux à l'électro-stimulation et à l'ultra-son mais après le semi-marathon de Ghar El Melh pendant lequel je n'ai presque pas ressenti de douleur, j'ai eu tellement mal, une fois à l'arrêt que j'avais peine à marcher! 

Au bout de 3 semaines, mardi 3 mai, je suis alors revenue voir le premier kiné spécialisé dans le traitement des sportifs qui m'a annoncé que je devais complètement arrêter : "0 kilomètres, pas de vélo, rien, jusqu'à mon signal" m'a-t-il annoncé! Ce qui veut dire que je ne courrais pas de la semaine! Ni la compétition du dimanche, ni le FEMR! Et que je ne pourrais même pas aller en salle!

Le glaçage : 4 à 5 fois par semaine!

Et c'est ce que je fis! En plus du glaçage à répétition toute la semaine passée, les séances de kiné, chez celui qui avait fait le premier diagnostic cette fois...en souhaitant chaque matin juste pouvoir courir 30 minutes sans ressentir de douleur! Mettre ma musique et retrouver ma liberté, volée! 

Comment cela est-il arrivé

• Une mauvaise prise en charge et une inconscience de ma part :Je traînais une douleur depuis des semaines, depuis la fin du mois janvier plus exactement,  je la faisais patienter par du glaçage, des applications de crème en tout genre, des anti-inflammatoires (sans prescription médicale), des visites sporadiques chez ma kiné qui avait précédemment guéri ma blessure de genou...mais surtout par un déni : "non ce n'est rien de grave, oui je peux continuer, non la douleur est juste dans ma tête ! J'étais convaincue que si j'ignorais la douleur et me faisais force elle finirait par disparaître!"
• Un surmenage du tendon : j'ai enchaîné des sorties longues et des semaines surchargées en nombre de kilomètre sans donner à mon corps ni le temps de l'assimilation ni celui de la récupération.
• Une hygiène de vie qui laisse à désirer par rapport à mon rythme d'entrainement : une alimentation très déséquilibrée, pas assez d'heures de sommeil...

La leçon apprise 

• Ne jamais jamais ignorer une douleur telle qu'elle soit et s'adresser à un spécialiste!
• Suivre les conseils des professionnels...
• Respecter son corps encore et toujours : il ne suffit pas de s'étirer ou de boire suffisamment d'eau mais il faut respecter le temps de la récupération avant toute chose!

Voilà! Je suis à l'arrêt depuis 10 jours, malheureuse, triste et frustrée mais je me fais soigner en respectant les conseils du kiné mais je pense que ce n'est pas le pire de ce qui peut arriver à un coureur ou sportif! Prenez soin de vous...et restez à l'écoute de votre corps!