30 mars 2016

Salma sur son premier semi marathon, les Foulées du Mégara 2016


Dans ce post Salma apporte son témoignage sur son premier semi-marathon...
"J'ai commencé à courir pour perdre 3,5 kilos que j’ai pris en 1 an. Cela peut avoir l’air ridicule mais c’est la vraie raison pour la quelle je me suis lancée dans le jogging il y 2 ans. Au début je tenais 30 minutes puis 40 minutes. Je ne comptais pas les kilomètres. Et après 3 mois j’ai réussi à tenir une heure, c’était un record incroyable, pour moi. J’ai continué ainsi pendant plus d’un an. Je ne voulais pas arrêter. Chaque année je me disais que je ferai un semi marathon mais, je me défilais parce que je savais que je n’étais pas prête. Et puis j’étais toute seule...
Il y a 6 mois, j’ai fait la connaissance de Heifa, grâce à elle j’ai voulu savoir combien de kilomètre je faisais. Puis encore grâce à elle j’ai voulu m’améliorer à mon rythme. Je ne voulais pas courir le dimanche mais en voyant les photos sur la page runneuse tunisenne je me suis dit que je devrais me lancer...
Il y a 3 mois, Heifa m’a invité et je suis allée courir le dimanche avec une équipe de Joggers GENIALE. La 1ère fois j’ai tenu 1h50 et j’ai fait 14 kilomètres. Mais au delà du chrono et de la course, l’ambiance qu’il y avait était positive. Elle me boostait pour toute la semaine. Et depuis, je suis accro à toutes ces personnes et à toutes leurs bonnes ondes. Je voyais que certains préparaient des marathons et justement le semi marathon du Mégara.
Est-ce que je devais m’inscrire ? Est-ce que je devais y aller ? Et surtout, est-ce que je pourrais y aller ? Pour toutes ces questions la réponse il y a 2 mois était NON. Puis j’ai fait la course de Mogren. Quelque chose a changé après cette course, je n’avais plus peur et j’avais envie de refaire une autre . Je me suis inscrite aux Foulées du Mégara et je devais me préparer.
J’ai passé tout le mois de mars à m'entraîner, le maximum que j’ai fait avec les joggers le dimanche était 16 kilomètres. Je me disais qu’il ne restait que 5 kilomètres : c’est faisable.
La semaine qui précède la compétition, j’ai eu un petit coup de blues, je me suis dit mais qu'est ce que je fais! Je ne vais jamais y arriver, courir 21 kilomètres c’est de la folie! J’allais vraiment abandonner. Mais je me suis ressaisie et puis comme me le disait mon mari: "l’essentiel c’est de terminer la course, fais ce que tu peux en courant et au pire tu continueras en marchant!"
Le soir même c’était le stress total, j’ai bu beaucoup d’eau, du thé, des tisanes. Je me réveillais chaque heure pour vérifier qu'il était pas trop tard. A 6h30 je me suis dit ENFIN on y est. Je prends un petit déjeuner et je pars avec Molka.

En arrivant sur place, comme d’habitude l’ambiance est superbe, cela m'a détendu : advienne que pourra. Franchement, l’organisation de la course est très réussie. On salue avec Molka les joggers qu’on connait. Et bientôt ça sera le grand départ!
Pendant les premières centaines de mètres, tout allait pour le mieux et puis, un début de point de côté. Pas de chance! Je ne voulais pas m’arrêter mais j’étais obligée de ralentir. Je reconnais un coureur que je vois dans le parcours d’El Menzah. Il s’appelle Habib. Tout comme pour moi c’était son 1er semi marathon. Il me conseille de ralentir mes pas pour que le point de côté disparaisse. C’est ce que j’ai fait. J’ai voulu suivre Mona : notre meneuse pour les  2h. Mais je voyais le ballon disparaître petit à petit. Je n’avais pas le choix...
Au bout de quelques kilomètres, ce satané point de côté diaparaissait pas mais je ne pouvais pas et ne voulais pas accélérer, j’ai préféré rester dans ma zone de confort. Après la fin du 10ème kilomètre le parcours est devenu interminable: une longue route toute droite, mais je me sentais bien, je n'avais plus de point de côté. Je suivais le rythme d’Habib et on s’encourageait mutuellement. On commençait à dépasser quelques coureurs qui ont commencé trop vite leur course. On courait à un rythme lent mais au final on y arriverait en courant. Même les pentes ne me  faisaient pas peur comme pour le Mog'run où je me plaignais tout le temps ... J’ai marché une seule fois  pendant 1 minute je crois. Et puis on arrive à côté du restaurant le Grand bleu, la vue devient plus agréable et on voit la mer: c’était Magnifique! Je me suis arrêtée pour prendre quelques photos. ERREUR! Le point de côté est revenu et il est insupportable mais je ne m’arrête pas de courir. Surtout, qu'on y était presque. Il restait 3 kilomètres je crois. Mais les 3 kilomètres les PLUS DURS et DIFFICILES de ma vie. J’arrachais les kilomètres un par un dans la fatigue et surtout la souffrance. Mais je ne me suis pas arrêtée. Soudain, je vois la ligne d’arrivé j’essaie d’accélérer... Anis un joggeur qui cours avec nous et qui est déjà arrivé vient courir à côté de moi pour m’aider à franchir la ligne et à accélérer mon rythme. Merci ANIS!

J'y arrive, je franchis la ligne d’arrivée! J’ai fait 21.100 kilomètre en 2h28 avec des points de côté affreux. Mais je l'ai fait! Je pensais que j’allais pleurer mais j’étais tellement euphorique que je n’avais pas de larmes. J’étais tellement fière de moi!
Malheureusement, je suis arrivée trop tard pour la médaille. Mais mieux que la médaille j’ai des amis joggers formidables Saoud et Mounira qui ont insisté pour me donner une des leurs!
Quand je la regarde cette médaille, je vois la gentillesse d'un couple de joggers que j’admire puis je me rappelle de tous les autres qui m’inspirent le respect par leur endurance, leur force et leur esprit sportif!  Je me rappelle surtout de Heifa qui m’a fait connaître tout ce beau monde et qui m’a accueilli dans sa vie de joggeuse comme on accueille une sœur ou une amie et non une inconnue! Puis je me rappelle de tous les efforts que j’ai fait, je me rappelle qu’il y a seulement 3 mois je courais une heure et je rentrais chez moi. Je courais à peine 8 kilomètres en 1 heure.
Et bien en ce beau jour le 27/03/2016,  MOI j’ai couru pendant 2 heures et 28 minutes et j’ai fait 21.1 kilomètres. Et oui je peux être FIERE de moi!"

Salma


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