28 mars 2016

Le 1er Mégara de Hajer : entre douleur et passion

A 3 mois...

Depuis 3 mois environ je suis devenue une fidèle des sorties du dimanche avec le groupe des Joggers de Tunis, un rendez vous qui s’est vite imposé dans un emploi d’une maman tout le temps débordée et je peux vous dire que chez moi le run du dimanche matin est devenu une affaire d’état !!! INDISCUTABLE! 

J-7

Les semaines passent, très rapidement et je me trouve face à ce rendez vous si attendu « Les Foulées du Mégara » déjà j-7 !! ! Je prenais encore l’idée à la légère sans aucune granule de stress... Je continue les préparations d’une débutante qui a pour objectif de se surpasser, ça sera mon 1er semi-marathon !!!

L’idée en elle-même est si impressionnante pour mon entourage. Quant à moi, c’est comme si je partais voir la lune !!

J-1

Je me sens super excitée, mais le stress commence à s’installer… Mes neurones sont agitées et j’éprouve beaucoup de turbulence !! J’essaye de me calmer en mangeant à tout bout de champ, histoire de me sentir en sécurité …et mon corps, avalait tout ce que j’ingurgitais, avec avidité !!
Il est 22h, la journée touche à sa fin (heureusement), je rejoins mon lit mais je me réveille avant même que mon réveil sonne...

J

3h du matin !!Je prépare ma tenue, je prends mon petit déjeuner... Je me sens envahie par un sentiment inexpliqué. Comme si, je devais repasser mon bac !!!!

7h20 je sors de chez moi... Quand je suis arrivée sur l'aire de départ, il y avait peu de monde mais petit à petit je commence à voir des visages familiers. J'ai eu droit aux encouragements des Joggers les plus expérimentés et ce fût vraiment rassurant !!!!

Au bout d'un moment, le temps s’est arrêté et mon cœur n’attendait que le signal du départ. 

Juste avant le départ (Crédit photo Running Team Tunisie)

Enfin, le départ!

Mes jambes allaient de l’amble, je vois petit à petit mes amis joggers passer devant moi ... Dans mon esprit, l’objectif est de boucler ce semi-marathon !! La chaleur m’est insupportable. Elle a eu quelques effets sur moi.. En même temps, je vis une certaine schizophrénie entre un surmoi « blâmeur » et un « ça » énergisant !!! 
Le surmoi : "mais qu’est-ce que tu fais ici dans cette chaleur, dans la rue un dimanche matin, mais c’est quoi cette folie de courir ces 21 km, tu as 10d dans la poche, tu sais il n’est jamais tard de prendre un taxi et de rentrer …"

Le ça : "tu dois le faire, c’est un défi pour toi, il faut y arriver, même s’il fait chaud mais tu vas assurer.."

Les 10 premières bornes sont interminablessi longues et si fatigantes. Je ne commence à ressentir le plaisir qu’à partir du douzième kilomètre, c’est là que mon corps réagit positivement: il s’est harmonisé avec la nature et s’est engagé; une brise fraîche me caresse le visage, je respire à plein poumons l’air frais, la belle vue de la plage ainsi que le vert de la forêt m’offrent une certaine énergie qui me boostait les jambes… je courais dans un paradis , le charme de ce paysage m’a transporté, je m’envolais, quittais mon corps, ma personne physique, je n’appartenais plus à ces lieux, je ne ressentais plus la fatigue, mes jambes sont d'un coup guidées par mon cœur mais rapidement je redescends sur terre: le bruit du podium est si proche, je croise même des personnes qui me disent que je suis à 300 m de l’arrivée.


A ce moment-là, j’ai envie de pleurer, je ne sais plus ce que je ressens. A la fois un sentiment de joie et de douleur. J’ai compris à ce moment que mes jambes me faisaient mal, si mal même, mais en même temps, je suis transportée par un sentiment d’exaltation, de béatitude et de bien-être… 
La douleur se mêle au plaisir… C’est l’euphorie ! des applaudissements, des mots d’encouragement…C'était magique!

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