2 mars 2017

Le eDreams Mitjà marato de Barcelone par Sirine




Ils se sont rencontrés grâce au Running Club de Tunis et ensemble, ils sont partis faire leur premier semi-marathon à Barcelone, Sirine nous raconte son vécu, en attendant le récit des autres...

"J'aurais voulu écrire ce texte à Barcelone pour partager avec vous ne serait-ce qu’une petite partie de ce magnifique voyage, mais ce n’était pas évident à Barcelone, dans cette ville la vie est beaucoup trop excitante pour écrire.
Aujourd’hui le fait d’écrire me permet de revivre ces délicieux moments, alors je me lance. Mais je vous avertis : je ne suis qu’une piètre barbouilleuse ça sera donc long et pas stylé du tout je risque même de confondre les évènements et en plus il y a tellement de choses à raconter que je n’ai aucune idée de par où commencer… donc ceux qui ont déjà lu plus que deux articles sur le blog de Heïfa prière de vous arrêter à ce niveau ! Pour vous ça sera « on est parti à Barcelone on a couru et on est rentrés en bonne santé… » Fin. 
Alors je vais commencer par ça :  Vous voulez courir à l’étranger… courez à Barcelone ! 
J’avoue que j’ai beaucoup hésité avant de sauter le pas et de me lancer sur ce projet avec les filles Rym et Lamia, voyager pour courir ??!!! D'accord, je suis accro au running mais pas au point de partir courir outre mer ! De plus j’avais des engagements professionnels et il m’était impossible de tout plaquer et partir sur u… ! Bon je sais …  J’ai peut-être sous-estimé mon addiction au running … 
Le premier jour : Barcelone 17h 
Pas de clés pour l’appart des heures de marche, inquiétude, colère, fatigue, pas de dossard et pas de décathlon… Bref un programme tombé à l’eau …  Ce n’est qu’à 20h que tout est rentré dans l’ordre et qu’on est partis dîner… 
Que la fête commence !!!
Deuxième jour à Barcelone 

Retrait des dossards. Je suis à ma 4ème compétition dont deux semi-marathons, mais dès que je suis arrivée sur place à la Cupula Las Arenas, j’ai su que ça va être mon premier « Vrai » semi-marathon voir même ma première « vraie » compétition. Quelques secondes pour scanner l’immense espace dédié à la remise des dossards !!! Bon sang ! ça ne rigole pas ces gens-là !
Alors pour 17000 coureurs l’opération était super fluide 
- Récupération du dossard 3 minutes
- Récupération de t-shirt 5 minutes 
- Récupération des bracelets d’identification pour la médaille gravée 10 minutes

Staff chaleureux souriant et super bien organisé ! ce n’est pas évident avec 17000 coureurs, mais on va dire qu’on était parmi les premiers sur place. D'ailleurs ce n’est pas recommandé de jouer le comparatiste quand on a fait juste 2 semi-marathon !
Faut dire que le village d’exposition était pauvre un ou deux stands que je n’ai même pas pris la peine de visiter.
Nous étions au dernier étage du centre commercial « la Cupula Las Arenas » , la vue était surprenante on était super excités et pour la première fois à Barcelone « la Barça-team au complet » … une magnifique ambiance … un esprit d’équipe qui n’est pas nouveau pour les RCTiens...une chose est sure … Bech Nchiiiii5ou (on va nous éclater)!
Bon je reste concentrée pour ne pas vous embrouiller les idées, on quitte la Cupula Las Arenas direction décathlon ou « le paradis du running » comme aime l’appeler Zied « l’invité surprise de la fête ».

Ma première visite à décathlon remonte à quelques mois (septembre 2016), je venais tout juste de commencer la course à pied en solo, à l’époque je trouvais les montres trop moches et les chaussures vulgaires ! pas étonnant de la part de quelqu’un qui court avec des « Nike free » achetées dans un centre commercial spécialisé en maillots de bain ! 
Aujourd’hui je ne suis plus du tout cette personne, grâce au Running Club Tunis je sais très bien ce que je veux et ce dont j’ai besoin, mais bon je garde toujours mon côté fashionista qui me fait parfois dérailler. Cette fois j’avais un objectif et je l’ai atteint ! Je sors avec une montre GPS « très moche » mais pour moi c’était la plus belle montre que je n’ai jamais porté. 
A ce stade J’étais déjà amoureuse de toute la Barça-team, l’ambiance était dingue ! C’était comme si je les ai toujours connus ! 
Et vous camarades RCTiens ! Mon dieu vous étiez incroyables ! Votre présence à l’aéroport… vos cadeaux… vos messages… vos encouragements… on a tout lu ! On a tout suivi sur la page du groupe! merci pour tout ! Je vous adore Camarades j’ai de la chance d’avoir rejoint ce club ! Je pense que je vous ai trouvé au bon moment et je suis fière de faire partie de la promotion des t-shirts noirs (gris Sirine) ! 
Le soir de la course 

Vous vous rappelez la veille des fêtes quand on était mômes ? Et bien ça n’a rien à voir ! Puisque moi j’ai toujours détesté les fêtes! Ce soir-là j’étais super stressée mais pas du tout inquiète puisque    « notre Marraine » Rym a tout planifié : le réveil, le trajet et même les échauffements. Elle a rien laissé au hasard ! merci "Akila". Ma seule inquiétude était « comment je vais courir avec des chaussures pas assorties à ma tenue » ! Ok je dors.
Contrairement aux consignes des coachs j’ai passé la nuit sur Facebook je ne pouvais pas m’empêcher de lire les commentaires et les messages ! C’était ça ou me livrer au stress… merci encore et encore!
Troisième jour :  le jour « J »
Le plan de Rym fonctionne à merveille on était ponctuelles et disciplinées.
7h du matin « Barcelone part courir » tout le monde dans la rue portait le sac E.DREAM un spectacle magnifique, mais stressant.
Sur place il a fallu trouver les mecs mission impossible avec la foule qui commençait à se former devant les vestiaires...
Mille et une photo… des dizaines de vidéos… des cris de guerre ! L’adrénaline faisait son effet ! Le RCT était en forme ! Cette fois on n’a pas boudé on a même chanté l’hymne national haut et fort lors de l’échauffement !
Pas question de faire un passage WC puisque la file d’attente était énorme on a donc préféré courir pour nous réchauffer.

Sur la ligne de départ la foule était monstre, les SAS bien visibles partagés en fonction de la couleur des dossards séparés par des ballons assortis. Et voilà le départ bruillant du premier SAS, donc Zied et Sana « la douce » , fut donné à 8h45 exactement, le nôtre 15 minutes plus tard. 
Avec Rym, Souheil et Chiheb on est restés ensemble sur les 5 premiers kilomètres, pour une fois je n’ai pas raté mon départ ! Sur les 12 premiers km j’ai gardé une allure constante de 6'20 au kilomètre. Le parcours est magnifique il y avait un groupe musical à chaque coin de rue, des spectacles de tambours, des guitaristes, des majorettes… la foule était là pour nous soutenir inconditionnellement.

J’avais l’impression d’être une star  tout le monde criait mon nom !!! je sortais parfois de ma trajectoire pour taper la main tendue d’un gamin mais je suis restée concentrée sur mon allure je regardais même un peu trop ma Polar pour s’assurer que mes 6’’20 étaient toujours là.  
Je savais que j’étais blessée et que mon cher kiné avait fait de son mieux pour que je puisse courir, mais une douleur de fond était là dès le premier km, supportable mais gênante. Puis sur le 12ème km elle a pris le dessus, en devenant insupportable ! Mon dieu… je redoutais cette partie du récit !

J’ai vécu un rêve sur les  12 premiers  km… j’avais l’impression de voler … pourquoi pas 2h15mn ! Je ne me suis pas arrêtée mais j’ai commencé à perdre de l’altitude, j’ai eu les pieds sur terre : à une allure de 7'40 au km, j’ai vu mon objectif s'envoler. La douleur devenait de plus en plus handicapante, je fauchais carrément mais pas question de marcher. Sur 2 km aucun RCTien en vue… au 14 km, la portion du parcours où les coureurs se croisent dans un aller-retour à la COMAR et grâce à la couleur unique des t-shirts j’ai pu repérer Rym et Souheil de l’autre côté, ils me devançaient de presque 2 km. Et là, je m’arrête ! je n'ai pas pleuré mais j’en avais tellement envie… allure moyenne 9' au km : je dois pleurer ! Pourquoi je ne pleure pas ? J’essaye de courir à une allure de 7’40’’ mais avec une douleur à 9 sur une échelle de 10.

J’avais sommeil et j’avais trop faim. Malheureusement, le ravitaillement était un fiasco.  J’ai beaucoup entendu parler des ravitos à l’étranger et tout ce que je trouve c’est de l’eau (trop froide) et une boisson énergétique ! Même en Tunisie on a droit à du sucre. C’était à vrai dire la seule fausse note de l’organisation mais un détail.

Du 12ème au 17ème km j’ai vécu un cauchemar, j’ai sérieusement pensé à abandonner. Le parcours est devenu ennuyeux, les troupes de musique me tapaient sur le système et dans mes écouteurs y avais du rai algérien et des chansons déprimantes d’Elissa. Playlist téléchargée par Zied, Chiheb et Souheil. (Je vais me venger les gars!)

Une dame est venue me porter sur 1 Km, des coureurs m’ont entourée en applaudissant et en criant en espagnol ou en catalan, ils cherchaient à m’encourager. Je voulais leur crier « je ne suis pas fatiguée mais j’ai trop mal, j’ai faim et j’ai froid aussi » 

Au 17ème kilomètre on passe au bord de la mer : je suis à Barcelone ! Quelle chance ! J’ai commencé par enlever mes lunettes de soleil et j'ai réalise que j’ai raté un spectacle de couleur à cause des lunettes. Il y avait du vent mais c’était magnifique alors pourquoi ne pas profiter tant que j’y suis!

"Le cerveau humain est le plus complexe des décideurs" j’approuve et je confirme. Le mien a décidé de prendre du plaisir. je ne dirais pas que la douleur a disparu, elle s’est même intensifiée mais c’est mon cerveau qui a décidé de l’ignorer. Je voulais finir, j’en étais capable. Alors, je profite de la musique, du paysage, des spectacles, la ville est magnifique et j’ai vraiment de la chance !


J’ai fini en courant, il n’était pas question de franchir la ligne d’arrivée en marchant alors au diable la douleur. J’ai fini mon premier semi-marathon à l’étranger.

Encore deux jours à Barcelone mais après un semi-marathon ce qui se passe à Barcelone reste à Barcelone ;) 
Sur ma liste d’objectif les choses avancent..."

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