3 mai 2016

Salma raconte son semi-marathon à Ghar el Melh 2016



Depuis que la saison des semi-marathon a démarré, j’entendais mon groupe de joggers parler de cette course... Je ne sais pas...c’était comme une évidence que je devais y aller. Peut être pour clôturer la saison ou tout simplement parce que j’ai toujours eu un faible pour ce type de parcours. 
Je n’avais pas participé à un semi depuis les foulées du Mégara à la Marsa. Mais, malheureusement je n’étais pas sûre de pouvoir y aller, cette fois encore! Heifa avait publié un article sur Ghar El Meh, je ne l’ai pas lu:  je me suis dis que je le lirais quand je serais certaine d'y participer. Je savais que ça serait trop dur de le lire  tout en sachant que je ne vivrais pas cette course. J’avais passé le mois à rater toutes les compétitions en regardant les photos du groupe avec un baume au coeur. 
Evidemment j’étais très contente pour eux mais j’aurais tellement voulu vivre cela moi aussi! C’était très frustrant. 
Finalement, je ne resterai pas chez moi en ce samedi 30 avril 2016,  à me demander comment cela se serait passé?! La cerise sur le gâteau, mon mari partagera cette course avec moi.

Le matin de la course j’étais en mode zen c’est assez bizarre de lever en se disant qu’on fera un semi à 15h. En général quand je cours je me lève tôt et le matin c’est la folie dans ma tête. Pas cette matinée là en tout cas.
A partir de midi, le petit stress commence, je vais y arriver, je ne vais pas y arriver. Comment cela va se passer avec la chaleur? Si on arrivait en retard. Et si mon 1er semi n’était qu’une heureuse coïncidence qui ne se reproduira pas. J’étais en mode stressée!

Mais, dès que je suis descendue de la voiture, le stress est parti. J’y étais et ma course se passera comme cela devra se passer. En plus le soleil est caché sous les nuages et il faisait même froid. Une météo parfaite pour courir. Je saluais les personnes que je connaissais j’en présentais quelques unes à mon mari. Superbe ambiance comme d’habitude! Cette joie de vivre qu’il y a dans le sourire de chaque coureur m’a remis les idées en place.

Le départ a été retardé et ça tombait bien, j’en ai profité pour bavarder avec Hajer et admirer l’arrivée des petits jeunes qui ont terminé les 5 km. C’est merveilleux et impressionnant de voir des enfants participer à des compétitions...ce qui m'a fait penser à mes enfants...j'espère qu'un jour , ils courront aussi!
Les coureurs de cœur étaient déjà partis. Je n’ai pas vu leur départ. Mais j’ai pu les voir sur les photos le soir. J’admire leur courage. Et peut-être que dans quelques années je pourrais aussi faire cela pour quelqu'un...

A 15h30 à peu près on commence la course. Je suis restée avec Hajer, on a commencé la course en mode petit speed mais on a ralenti la cadence très vite pour continuer mais dans tous les cas on était déjà les derniers mais cela ne nous dérangeait pas. Je me suis concentrée sur ma respiration pour éviter un point de côté comme pour les foulées du Mégara.
Les premiers kilomètres, il fallait se battre contre soi même :on est entrés dans la ville, c’était beau mais dans ma tête je me disais il te reste plus de 18 km comment tu vas faire! Et comme par magie tous les nuages ont disparu pour céder la place à un soleil resplendissant. En d’autres circonstances cela aurait pu être parfait mais pas aujourd'hui....
Hajer commençait à avoir un point de côté, je voyais qu’elle prenait sur elle, et cela me faisait mal pour elle et comme j’ai des tendances hypocondriaques, il fallait que je travaille sur moi pour ne pas ressentir les point de côté de Hajer. Bref, un combat de boxe entre la partie en moi qui voudrait une chaise longue et un petit bronzage sur le sable et l’autre qui voulait absolument terminer la course. 

J’ai fini par vaincre la petite fainéante en moi grâce à Hajer qui n’abandonnait pas et à Habib qui n’était jamais loin de nous et surtout grâce à une personne qui nous a tous boosté: Si Ridha qui est resté avec nous jusqu'au bout. Il nous rassurait en nous disant qu'on y arriverait, qu’il fallait être devant lui. Et puis, je me disais tu es bien entraînée Madame. Après la course du mercredi à El Manar et toutes les pentes tu peux tout faire...

Au premier ravitaillement j’ai pris de l’eau et j’ai suivi les conseils de Heifa en buvant à petite gorgée : ce que je ne faisais jamais. Cela m’a aidé à continuer et je n’allais pas être déçue : la mer à ma droite ou du moins un lac bleu étincelant qui allait jusqu’à la mer et à gauche une montagne immense verte. La nature dans toute sa splendeur. Franchement je ne pourrais pas trouver tous les mots pour décrire cette sensation de joie  et de liberté que j’ai ressenti en respirant cet air pur... Je voulais profiter de chaque seconde de chaque respiration entre ces deux forces de la nature. Je courais avec le sourire...Entre temps, je voyais les participants au 10 km revenir, je cherchais mon mari et son ami qui y participaient : c’était un bonheur pour moi de le voir et qu’il soit fier de moi!
A mi-parcours, on était Si Ridha, Hajer, Habib et moi ensemble. On a dépassé le port puis il y avait le fameux parcours sur le sable. Je l’avais oublié celui là. Au début ce fût facile, le sable était mouillé. Je me disais mais pourquoi tous les coureurs disait que ça serait dur. C’est même plus facile que de courir sur le sol. Mais évidemment le sable n’allait pas rester mouillé tout le temps. Et là, je comprenais mieux. En fait je courais mais c’était comme si je n’avançais pas! J’avais du mal à décoller mes pieds du sable. Mes jambes s’enfonçaient. Si Ridha nous a guidé sur le côté où il y avait la mer et heureusement qu’on l’a suivi. Malgré les difficultés de cette partie de la course, elle reste une de mes parties préférées. Je ne retiens que la beauté de la mer elle était un peu agité mais d’un bleu azur sublime. J’avoue que j’étais un peu déçue qu'elle se termine! J’aurais aimé continuer 2 km sur ce sable mouillé à entendre les vagues et à sentir le sel!

Dès qu’on est sortis de la plage, Hajer a commencé à prendre son élan. Elle était plus à l’aise. Ce n’était pas mon cas. Je commençais à fatiguer mais je tenais encore grâce à si Ridha. Habib n’était pas loin et Hajer était déjà devant. Et comme d’habitude les 3 derniers kilomètres, ont été une torture physique et morale. Je savais que je n’allais pas m’arrêter mais c’était dur. Je commençais pour la 1ère fois de ma vie en courant à avoir un début de crampes. Une blessure de guerre que je traînerais juqu’à 2 jours après. Tout ce que je voulais est arrivé à la fin! Un coup de klaxon :  mon mari et son ami dans la voiture, ils font demi tour et je termine la course avec Si Ridha mon coach à ma droite et l’amour de ma vie qui m’escorte en klaxonnant pour me donner du courage! On voit la ligne d’arrivé, Thouraya et Anis qui nous applaudissent. Elle vient à côté de moi et elle nous accompagne jusqu’à l’arrivée. Mona avec Heifa qui prend une photo de moi et si Ridha. J’arrête ma montre. J’ai terminé mon semi en 2h18 avec une sensation de fierté immense. On me donne une médaille qui sent magnifiquement bon!

Voilà ! Encore une course sublime, un dépassement de soi, un bonheur immense.

En terminant ma course et juste avant de rentrer, j’ai eu deux pensées pour deux personnes: d’abord mon mari qui a sacrifié son samedi après midi uniquement pour me faire plaisir et pour me voir courir, merci mon chéri! Ensuite pour Heifa, même quand je ferais mon 100ème semi je penserai toujours à toi. C’est elle qui m’a donné la clé et qui m’a laissé ouvrir la porte toute seule sur ce monde merveilleux qu’est la course à pied. Je ne te le dirais jamais assez Heifa : MERCI.

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