17 nov. 2016

Le Marathon de Nice Cannes : 42.195 km de foulées partagées




Ayant déjà couru 2 marathons en 2015, j'avais besoin après ma blessure en avril 2016 de me laisser aller sans trop me prendre la tête avec un programme de préparation et des objectifs numériques. Je ne me sentais pas capable de gagner des minutes sur la distance mythique et surtout j'avais une forte envie d'essayer autre chose que la course sur route. En avril, je m'étais inscrite à la SaintéLyon, cette course mythique de 72 km avec un départ à minuit... afin de pousser mes limites autrement, d'explorer d'autres horizons, d'autres sensations sans viser la performance et de prendre du plaisir en courant dans la nature.
Quelques semaines après j'apprends que  mes amis et coéquipiers du Running Club Tunis s'étaient inscrits au marathon de Nice Cannes. L'idée d'y aller avec eux commence à germer dans ma tête. Les semaines passaient et je trouvais les arguments pour les accompagner : dernière longue sortie avec l'objectif, un marathon pour l'année, être avec mon équipe, connaitre Nice... Bref je le voulais ce marathon. Me voilà inscrite vers la fin du mois de juillet.
J'avais marchandé avec Skander et Mohamed leur inscription à la SaintéLyon contre la mienne au marathon Nice Cannes,  mais leurs réponses étaient décourageantes.  Finalement c'est un ami qui réussira à convaincre Mohamed de m'accompagner sur la SaintéLyon. On suivra donc le même programme de préparation...
Même si Mohamed et moi, nous avions couru plusieurs fois ensemble et qu'on avait pas le même niveau, c'est la préparation qui nous permettra d'être les meilleurs co-équipiers. 
Ce jour là, le 13 novembre 2016, sera certes le jour de son premier marathon mais l'objectif sera désormais de le faire dans l'esprit d'une longue sortie avec une allure entre 5'30 et 5'35. Des arrêts ravitaillements uniquement comme prévus pour la SaintéLyon au 16ème et au 31ème. Je suis plutôt une personne solitaire, j'aime courir seule, retrouver la liberté dans mes runnings surtout les jours de compétition. Mais séance après séance nos foulées se sont synchronisées, nous avons travaillé nos automatismes. Nous partirons pour 72km rien ne doit s'improviser. Le marathon sera une sortie très longue pour tout tester.
avec Wajdi

Le jour de notre départ, Mohamed, Skander et moi, en arrivant à l'aéroport, on découvrira la surprise de Zied de se joindre à nous avec son frère : ça sera la fête, quelle chance de partager cette expérience avec ses amis. De plus, nous avons eu droit à toute une équipe venue nous encourager : plusieurs membres du Running Club Tunis sont venus de partout à 7h du matin pour nous souhaiter bonne chance, Wajdi de Run In Monastir a aussi fait le déplacement...Yacine un membre des Joggers de Tunisie est aussi venu nous saluer à la salle d'embarquement. L'émotion était à son comble. Skander et Mohamed pourront vous raconter comment j'ai cru perdre mon passeport 3 ou 4 fois.
Avec Yacine

J'aurais cru qu'autant d'attention et d'encouragements pèseraient lourd sur mes épaules en terme de stress et de pression, moi qui n'annonçait jamais mes projets de course à l'avance, mais au lieu de cela j'étais chargée d'énergie positive grâce à toute la confiance qu'avait la team en nous, en moi. Ce marathon sera le leur, chaque obstacle que je franchirai et chaque plaisir que je ressentirai il leur sera dédié.

Et, ils ne se sont pas arrêtés là! Pour nous porter encore plus, la veille de la course au soir, nous découvrirons sur le groupe facebook les pancartes qu'ils ont préparé pour nous! Sincèrement, j'ai manqué de mots pour exprimer mon émotion, ma gratitude, ma reconnaissance! Le Running Club Tunis est désormais une vraie famille!

A notre arrivée à l'aéroport, le Grand Ali Ben Amor (organisateur du semi marathon de Ghar El Melh), nous attendra à l'aéroport avec un programme touristique digne des plus grandes stars, merci Ali du fond du coeur pour tout ce que tu as fait pour nous : sites magnifiques, restos, reconnaissance du parcours, je suis tombée amoureuse de Nice !

Il est un peu moins de 6h du matin quand on s'est rassemblés pour prendre la navette qui nous conduira sur le site du départ : ambiance frigorifique mais grâce au sang froid de Zied (à nous foutre des complexes) et ses vidéos, aux blagues de Skan sur les arrêts ravito le réveil était joyeux...arrivés au stade de l'Allianz Riviera : musique, animation, des queues interminables devant les WC, l'odeur de l'huile chauffante à nous donner des migraines, on était bien sur l'aire de départ.
On reste au chaud sous nos couches de vêtements jusqu'au dernier moment avant de nous changer et donner nos sacs en consigne. On les retrouvera à l'arrivée.

Ambiance dans le SAS de départ

Très sincèrement dans les organisations des courses à l'étranger chaque détail est tellement bien pensé...

En général, les jours de compétitions, je suis dans ma bulle, stressée et concentrée, je fais un peu la tête. Aujourd'hui, j'étais Zen, je rigolais de tout et même si tout mon corps tremblait de froid et que j'avais connu de meilleurs jours au niveau de ma forme physique, j'étais heureuse.

Après avoir profité de la chaleureuse ambiance dans le SAS du départ, le top départ est donné!
Le temps que le peloton se disperse et qu'on s'échauffe un peu, on a commencé à tenir la cadence de 5'30 au km avec un Skander concentré sur le côté, Zied avec son téléphone et Mohamed et moi, déformation professionnelle oblige : rigueur et sérieux.

Au bout de quelques kilomètres, Skander a pris son envol...on le croisera plus tard à contre sens sur une portion du parcours en accordéon (qui pour la petite histoire m'a énervée), on sera aussi salué par une tunisienne qui nous a reconnu grâce aux flags imprimés sur nos maillots, puis on croisera aussi Ali et sa Joelette alors que nous venions de dépasser le 16ème km après un arrêt ravito et les spectateurs longeaient les routes acclamant nos noms et applaudissant. 
On restera ensemble, Mohamed, Zied  et moi, jusqu'au 26 ème...
Au 21ème km

Pour avoir fait le parcours en voiture la veille, on avait bien visualisé les montées et nous savions que la deuxième partie du marathon était plus compliquée que la première mais sincèrement on s'est beaucoup amusés à accélérer sur les petites montées...c'est un peu avant le 30ème km qu'on retrouvera Skander, on fera 2/3 km ensemble et un peu après le moment où je lance à Mohamed "allez courage, il nous reste 40 km" (en référence à la saintélyon) qu'il nous demandera de le laisser souffler au ravito qui arrivait et où on s'arrêtera également!
Au 31ème km

A partir de là, je me souviens qu'on a commencé à doubler plein de monde, il y avait de plus en plus de spectateurs de part et d'autre du parcours. Le mur, encore une fois, je ne l'ai pas croisé, j'ai même eu un regain d'énergie vers le 35ème où on rencontrera un autre tunisien venu nous saluer...
L'idée était de veiller jusqu'au bout à avoir une fréquence cardiaque ainsi qu'une allure contrôlées. Le contrat fût rempli jusqu'au bout. On finira tout de même au bout de l'effort en accélérant sur les 500 derniers mètres malgré le rétrécissement au niveau de la croisette...3h52' premier marathon pour Mohamed, mon troisième, je sors le téléphone pour immortaliser ce moment...je pense aux co-RCT qui doivent sûrement nous suivre et à qui j'ai pensé chaque fois qu'il y avait une borne kilométrique!
Merci chers co-rctiennnes et co-rctiens pour tout votre soutien!
Un jour, très proche, je vous promets on sera tous ensembles...
Merci à mes parents pour tout ce que vous me donnez et à ma petite princesse sans qui ce que je fais n'aurait aucun sens...
Merci à ceux qui m'ont transmis la passion, les Joggers de Tunisie
Merci mon cher kiné...
Merci à mon corps de me porter...
Merci à la vie de m'offrir des moments pareils!


Sur la ligne d'arrivée...




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