Comar 2016, sous les couleurs des Clubs de running

Il y a quelques mois, j'écrivais un article pour faire le bilan de la saison running 2015/2016 en Tunisie en concluant qu'elle annonçait les prémices d'un boom de cette discipline sportive...

Ce dimanche 20 novembre 2016 se tenait le premier semi-marathon de la saison 2016/2017 : Comar. J'avais participé lors des éditions 2014 et 2015 successivement au semi-marathon puis au marathon. Cette année, j'avais décidé de refaire le semi-marathon sans objectif personnel dans ce parcours vu et revu...mais pour accompagner les novices du Running Club Tunis qui, depuis la fin de l'été suivaient studieusement le programme d'entraînement avec en ligne de mire la ligne d'arrivée de la course Comar! 

Run in Mahdia 

Nous avions rendez vous pour la photo de groupe à 7h15 du matin, pour moi c'était une sortie longue ''normale" mais pour eux "D-day". La veille toutes et tous s'étaient préparés comme à un jour de fête. J'avoue que j'étais émue et stressée mais ravie de les voir tant de coureurs qui venaient de partout pour participer à leur premier semi-marathon : Mahdia, Monastir, Sousse, Grombalia, Ksar Halel, Bni Khiar...au total plus de 3000 sur les 3 courses : semi-marathon (1128), Marathon (200) et course pour tous (1232).

Je n'avais vu de pareil engouement pour la course Comar ni en 2014, ni en 2015. Et, j'avoue que l'organisation a été à la hauteur de cet engouement  : des dossards à puce, des ravitaillements bien garnis, une circulation contrôlée, des médailles pour tous les finishers du semi-marathon et du marathon ainsi que des cadeaux...médiatisation exceptionnelle avec plateau radio IFM sur l'aire de départ.
Son excellence, l'ambassadeur de l'Inde en témoigne " The course was fantastic. The volunteers were very good. Water stations were well stocked. Overall it was a very well organised race."

Ambiance de course

Et même si le règlement de cette course est discriminatoire à l'égard des femmes (qui pourtant étaient présentes en masse cette année) et très strict et que le parcours ne "représente" aucunement Tunis, qu'il y a eu épuisement du stock des dossards les deux derniers jours, gardons en tête que cette course est gratuite!

We run In Sousse

Au delà des aspects techniques et organisationnels, comme je l'exprime toujours dans mes confessions et mes récits de sorties ou de compétition, à chaque course son vécu, son histoire. 

Ksar Halel

Cette fois, j'ai décidé de recueillir les témoignages qui vivaient cette compétition pour la première fois :

"À l'arrivée j'avais tellement d'émotions que j'ai failli s'évanouir. Ça n'a duré que quelques minutes mais c'était de l'extase" Nizar

"Ce semi-Marathon était un beau challenge pour moi" Mouna

"Beaucoup d'amour de joie et de fierté, je me suis sentie plus jeune qu'il y a 16 ans" Yosra

"Je n'ai pas fait le semi (mais uniquement les 7km) mais pouvoir assister à l'arrivée, voir vos sourires de fierté et de joie , un pur régal pour moi" Sonia

Run In Monastir 

"Quand j'ai commencé à courir en Septembre 2015, mon plus grand milestone était de courir 8 minutes d'affilée. Quand j'ai réussi les 8 minutes j'étais fier de moi. Je voyais des gens courir 21 Km et je me disais que c'était des extraterrestres. J'ai dû me visualiser franchir la ligne d'arrivée d'un semi une centaine de fois la dernière année. C'était de la science fiction. Dimanche en franchissant la ligne d'arrivée, tout ça m'est revenu. Je ne réalisais pas, mais l'émotion était énorme. Je venais de faire un truc qui me semblait impossible. J'en suis fier." Oussama

" Le début d'un long combat passionnant ! le franchissement d'une nouvelle barrière psychologique qui ne sera sûrement pas la dernière." Anis

"Première expérience en semi, pour un résultat qui a dépassé mes attentes! Une préparation en demi-teinte, une bronchite deux semaines avant la course, une sinusite dans la semaine d'avant course, un genou qui fait souvent mal, bref des conditions qui ne laissaient pas place à l'optimisme, et malgré cela j'ai fait un chrono (2h05') que je trouve plus que correct et j'ai même terminé les derniers kilomètres tambours battants! Hamdoullah je suis très satisfait de mon premier semi, et c'est de bonne augure pour la suite..." Yassine 

"Il y a un mois je ne savais même pas ce que ça veut dire un marathon ou un semi. C'est en arrivant sur le groupe que Zied m'a briefé. Comme je venais de vous rejoindre et que je n'avais pas suivi votre programme d'entraînement, il était pour moi hors de question de courir ce Comar...je me suis donc inscrit en last minute, le jour de la fermeture des inscriptions d'ailleurs et j'ai couru. J'ai pris énormément de plaisir à le faire, surtout que c'est la première fois que je fais 21 km..." Sofiene

"Un défi..... on l'a rêvé ensemble on l'a fait ensemble ... une superbe course qu'on a couru main dans la main" Ilhem

"Au mois d'août quand ma nièce m'a proposée de faire le semi de Comar je lui ai ri au nez. Je vais faire 7 km et encore! Mais j'ai commence les sorties avec le Running Club Tunis et les fameux fractionnés de Skander qui vous transforment et je ne suis plus la même! Il faut dire que même ma famille me trouve métamorphosée...j'ai tout laissé tomber pour un running. Cette course de Comar à laquelle je ne pensais même pas m'a permis de comprendre que si on veut on peut et qu'il n y a pas d'âge..." Lamia

"Après que j’ai couru les 12 km de Run in carthage, je me suis dite, là je mérite une semaine de repos. L’après-midi Heifa nous poste le programme de préparation pour le semi de COMAR qui va commencer le surlendemain. J’ai eu un pincement, un brin d’excitation et sans aucune hésitation j’ai décidé de le suivre, après tout je n’ai rein à perdre, même si au fond de moi ça me paraît irréaliste moi, qui deux mois auparavant, ne pouvais courir 10 mn à l’affilée. Les séances s'enchaînent et je commençais à rêver, rêver de participer au semi marathon, rêver de courir les 21 km, rêver de franchir la ligne d’arrivée et concrétiser un rêve d’enfance. Ces séances étaient un pur plaisir surtout les sorties longues…c’était magnifique, une ambiance joviale et amicale, des rencontres sympathiques et chaleureuses, des liens d’amitié commencent à être noués surtout après les foulées de grenadine. Car même si on ne se voit qu’une fois par semaine, le temps d’une course, on était tous content de se retrouver, de se motiver et de s’encourager les uns et les autres. Le grand moment approche à grand pas, je le cache bien à ma famille, mais un volcan bouille à l’intérieur de moi, j’ai peur, je doute, mais je m’accroche, la vie est entrain de m’offrir un grand moment, je dois en être digne, je le dois à moi-même et à tout le monde qui croit en moi. Et voilà le jour J, l’ambiance était au top, on se prenait des photos, on rigolait, c’était la fête. Mais au fond de moi, j’avais peur de ne pas pouvoir terminer la course, de me blesser et de ne pas tenir le coup d’ailleurs les 2 premiers km étaient très pénibles, je me sentais épuisée, mon corps s’endurcissait, Skander, qui a décidé de sacrifier sa course pour m’offrir ma grande première, me réconfortait en me disant que c’était normal et que ça va passer.

Effectivement, les km s’enchaînaient, et je reprenais confiance, je commençais à me relâcher et à prendre du plaisir. La première partie de la course fut une partie de concentration, de prise de contact avec l’ambiance de la course, du réglage du rythme et de la foulée, à l’abri entre les centaines de coureurs je me sentais en sécurité et j’appréhendai la prochaine section de parcours. Car, en découvrant le parcours de COMAR, je n’ai pas apprécié l’ «aller-retour » qu’on devait couvrir, tout le monde qui l’a déjà couru le dit, j’avais peur de la monotonie du parcours mais en fin de compte, c’était la meilleure partie !!! Au fait ça nous a permis, membres du RCT, de se croiser, de s’encourager, de nous envoyer des charges positives, ça m’a boostée énormément et le temps est rapidement passé. C’est dans la partie retour que la préparation rigoureuse a donné ses fruits, on a commencé à accélérer au km 15, comme le disent les anciens, le balayage commence, je me sens en forme, plus forte, plus déterminée, encore plus confiante, les kilomètres défilent et je découvre en moi des ressources insoupçonnées. Et me voilà à 1 km de l’arrivée, j’ai aperçu l’arche d’arrivée, je n’étais pas fatiguée mais l’émotion a pris le dessus, j’ai eu les larmes aux yeux, je perdais ma concentration et surtout mon rythme de respiration, j’ai eu un point de côté et je ne pouvais plus continuer, Skander et Mouna me poussaient à avancer mais la douleur était terrible, je regardais la ligne d’arrivée et j’avais peur de ne pas y arriver, j’ai du m’arrêter et respirer profondément pour rétablir ma respiration. Nizar et autres membres du RCT nous rejoignent, j'essaye d’oublier la douleur, elle ne me privera pas de ma grande victoire, j’avance petit à petit, la douleur commence à s’apaiser, et je reprends la course. Là je franchis en force la ligne d’arrivée, toute fière et toute émue.

Merci le RCT, merci les Co-RCT...

Sans vous je ne serais pas une semi-marathonienne

Je vous aime" Rym

Le Running club Tunis

La joie de lire ces témoignages n'a de pareil égal que de franchir encore et encore la ligne d'arrivée! 

Et vous qu'attendez vous pour rejoindre le mouvement...le changement commence maintenant!

*Crédit photos : Comar