27 avr. 2017

Mon Kesra trail : épuisant mais enivrant !


Depuis la fameuse SaintéLyon, je crois que je n'ai eu la chance de courir dans la nature que 2 ou 3 fois...J'étais concentrée sur la préparation du Marathon de Paris mais j'étais (tout de même) allée au repérage du Trail de Kesra sur invitation d'un ami membre du projet Kolna Kesra. Malgré le réveil difficile de ce dimanche là, la route...il ne m'a pas fallu plus de 15 mn pour tomber amoureuse de ce village. Je n'ai pas couru mais j'étais à l'arrière d'un 4*4 avec les photographes. On dit que les gens qui passent beaucoup de temps à prendre des photos ne profitent pas du paysage, je dirais que ce jour là j'en ai tellement pris plein les yeux qu'il fallait que je me distraits un peu en prenant des photos. Donc, je vais partager avec vous quelques unes ici, comme ça vous verrez par vous même !


C'est donc impatiemment que j'ai attendu la date du 23 avril en faisant de mon mieux pour être en forme et bien profiter de ce trail. Avec un groupe d'amis coureurs on a planifié de passer la nuit au Kef dans une maison d'hôte Dar sidi Abdallah alias la maison du bonheur. Nous sommes arrivés tard mais l'endroit était apaisant, calme, cosy, un vrai cocon et les hôtes si attentionnés. Bref, j'ai regretté ne pas être venue plus tôt...un endroit que je recommande et où je reviendrai certainement.

La plan était de prendre la route du Kef à Kesra à 7h du matin, le petit déjeuner doit être pris 3h avant la course, donc à 6h. Le compte est bon. Dans la joie et la bonne humeur (bien que pas trop pour les moins matinaux d'entre nous), nous avons pris ce repas du terroir. Il s'agit pour moi d'une première expérience : passer le week end avec mes amis coureurs et démarrer la journée avec eux...juste pour dire que je me sentais légère et dans l'esprit du trail depuis la veille et encore plus au réveil. Je ne me suis pas posée de questions. Je n'avais en tête aucune stratégie. Je connaissais le parcours, je savais qu'il était exigent, je gérerai donc aux sensations en essayant de donner le meilleur de moi compte tenu du contexte post marathon.


Nous sommes donc sur la route, une route digne d'un circuit de formule 1 qui monte encore et encore...avec une nature de plus en plus imposante. Arrivés sur place, nous montons, sur l'aire de départ, belle ambiance, mon ami organisateur est super méga stressé mais tout montre que ça ira pour le mieux. Quelques photos, des retrouvailles...Top départ !


Il est prévu que Mohamed fera sa course de son côté et moi du mien. Au bout de 2km je crois, à l'entrée du sentier, il prend son envol en me faisant un signe de la main. A vrai dire, je suis soulagée parce que je n'aurais pas à culpabiliser qu'il fasse un rythme qui n'est pas le sien mais en même temps cela fait presque une année que je n'ai pas fait de course seule comme une grande. 
Aujourd'hui je suis zen et confiante même si dès le début je sentais une douleur dans les quadriceps à cause de cette montée qui arrive dès le début. Je décide de me concentrer sur ma foulée et mes sensations sans regarder ni l'allure, ni la fréquence cardiaque. Je me suis dit ça sera une course comme au bon vieux temps...précisément comme mon Zaghouan  2014 dont je garde un excellent souvenir, je n'avais alors qu'un podomètre.



Je suis au milieu d'un groupe de coureurs que je ne connais pas, je regarde autour de moi pour me remémorer le parcours et ses montées, je me retrouve bien. Mis à part la première montée qui est exigeante, surtout qu'elle arrive au début, la première partie du parcours ne comporte pas de grandes difficultés, les pentes ne sont pas trop longues et donc il est possible de garder le rythme et de récupérer rapidement sur la descente mais à partir du 14ème ça se complique...avec la température qui monte. J'avais juste envie de voir des visages familiers, rassurants. Mais à vrai dire les bénévoles sur les ravitaillements étaient si attentionnés, si souriants, si motivés malgré la chaleur, ils nous applaudissaient à chaque fois et ne manquaient pas de mots d'encouragements que ça me donnait chaque fois une dose d'énergie supplémentaire. Les pancartes avec des petits mots sur le parcours m'ont vraiment surprise...c'était la cerise sur le gâteau dans ce cadre féerique.


Je m'arrête un peu pour prendre quelques photos et respirer...Mon nez et ma gorge sont desséchés, à cause de l'altitude, à cause de la chaleur, ou encore de la poussière, je ne saurais pas trop le dire. Ce qui est certain c'est que jusqu'au 14 ème je ne sentais pas défiler les kilomètres : entre contemplation de la nature, musique dans mes oreilles, concentration sur la foulées et la respiration je m'étais très bien amusée.


A ce niveau je savais que ce qui restait serait compliqué. Je décide alors de marcher sur cette pente, je me rattraperai sur la descente mais en fait mes quadriceps étaient tellement douloureux que je gérais difficilement. Je ne gagnerais pas des secondes mais je n'en perdrai pas non plus. En fait à un moment peut être au 17ème, je commence vraiment à ne plus me soucier du temps écoulé, je croise Houssem, un coureur du groupe, on fait un peu l'école buissonnière : un runfie par ci, des grimaces. Je demande au dernier ravitaillement où je m'arrête pour prendre de l'eau bien que j'en avais encore dans mon sac (mais j'ai pensé que boire dans un verre m'aiderait même si j'appréhendais l'effet de sa fraîcheur...) quelle distance il reste mais le chiffre annoncé ne correspondait à rien. De plus, je connaissais la fin du parcours et je savais que si on allait retourner au point de départ on frôlerait les 20km...J'ai donc pris mon mal en patience en me concentrant à fond sur la chanson qui passait, je la remettrai 3 fois jusqu'à la fin...elle aura un effet salvateur. Même si la fin du parcours me semble trop tordue, je reste zen et je m'accroche jusqu'à apercevoir la ligne d'arrivée...des visages familiers tout au long du chemin et des applaudissements feront que cette course était juste parfaite! 1h54 au chrono, loin des 1h45 que j'aurais aimé mais fière !


En arrêtant ma Garmin, elle me donnera une nouvelle valeur de fréquence cardiaque maximale que je n'ai atteint ni sur un 42 km ni sur les séances de fractionné de la mort qui tue...j'ai vraiment donc été au bout et je me suis bien amusée.


Certaines personnes se demandent comment je peux trouver du plaisir dans cette souffrance, à vrai dire je ne trouve pas que c'est une souffrance, il s'agit d'un état de fatigue physique qui procure un bien être fou, une euphorie enivrante...que j'aime reproduire à chaque fois que la vie m'en offre l'occasion.

Confidence du soir : mes 2 prochaines compétitions sont des trails et c'est plus proche que vous ne pourrez le croire! Restez branchés.

Pour conclure...s'il y a une 2ème édition réservez votre week end dès maintenant car cette course ne comporte que des aspects positifs pour moi :

  • Ravitaillement : eau, raisin secs et sucres aussi souvent qu'il m'a semblé qu'il y en avait trop.
  • Ravitailleurs et orienteurs: souriants, motivés, disponibles, de vrais amis
  • Balisage : aucune erreur
  • Ambiance avant et après départ : magiques
  • Cadeaux aux coureurs : médailles à tous les finishers et coupes aux 3 premiers de toutes les catégories
  • Logistique déplacement et camping : je n'ai pas eu de retour négatif...


Du plus profond de mon coeur, félicitations à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réussite de cet évènement, bravo et bonne continuation !
Et vous, qu'avez vous pensé de cette course? J'attends vos commentaires aussi bien positifs que négatifs!







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