5 sept. 2017

La recherche de performance nuit-elle au plaisir de faire du sport ?

Crédit photo Garmin Tunisie



La première chose que j'ai envie de dire : je déteste les clichés !
Mettons nous d'accord sur certaines choses : qu'est ce que le plaisir de faire du sport ? Je ne parle pas du plaisir physiologique lié aux hormones secrétées...je parle de cette sensation de satisfaction personnelle ou peut être du fait d'avoir atteint votre objectif : en courant, après une séance de yoga, de pilates, de natation...
Et puis que veut dire performance ? Atteindre un objectif numérique, allonger les séances d'entraînement, avoir un corps "idéal", battre un adversaire, remporter une coupe ?
Je ne veux pas rentrer dans toutes ces considérations ! Je ne suis pas ici pour faire un cours théorique sur toutes ces appellations.
Personnellement, mon triangle de fonctionnement dans la vie comme dans le sport est le suivant : Objectif, motivation, plaisir. Il arrive très souvent que je n'arrive pas à atteindre mon objectif à 100% mais que je prenne tout de même du plaisir.

L'objectif peut être
  • Réussir la séance d'entraînement,
  • Faire un progrès sur une certaine distance,
  • Caser une séance d'entraînement dans la vie de tous les jours ou juste terminer une compétition. 
  • Parfois, aider une personne à atteindre son objectif peut représenter un objectif. 
Après un test VMA 

Vous voyez alors que je ne fonctionne pas en chiffres. Ce que je considère comme performance, ce n'est pas de battre mon record à chaque compétition. Si la performance " numérique" était mon objectif alors je rentrerais en pleurant de chaque séance de frac (lol). Je pousse certes mes limites mais cela reste toujours dans les limites du réalisable.
Qu'est ce qui détermine après une séance si j'ai atteint mon objectif : est ce que j'ai le sentiment d'avoir été concentrée ? Est ce que j'ai le sentiment d'avoir studieusement respecté le contrat de la séance ? Alors je suis forcément contente de moi...
La performance n'est pas forcément le chiffre mais si c'est le cas alors oui ! Il n' y aura plus aucune plaisir à faire du sport car en toute objectivité, on ne peut continuellement battre son record. Un peu comme une personne qui commence par vouloir se débarrasser de quelques rondeurs et finit par devenir anorexique : elle se déteste, déteste la nourriture et déteste encore plus son corps. Si vous vous impliquez dans ce que vous faites, alors vous prendrez certainement du plaisir, il est inutile de se fixer des objectifs irréalisables...car la frustration de ne pas atteindre l'objectif sera 10 fois supérieure au plaisir physiologique...
Le coach en plein entraînement

Ce que je viens de raconter me concerne, mes conclusions, je les ai tirées de ma propre expérience dans le sport et dans la vie. Par contre, en discutant avec Mohamed, mon co-équipier, qui est préparateur mental, a un avis plus scientifique sur la question...
"Je ne pense pas que la science a beaucoup à avoir avec le sujet, chacun trouve son plaisir quelque part et a sa manière de fonctionner. Après, il est clair que certaines personnes ne voient le plaisir que dans le dépassement de soi et donc dans la multiplication des "succès". Or, il est quasiment impossible d'aller plus loin, plus haut à chaque séance, chaque semaine ou chaque saison (je conseille souvent à ceux que j'entraîne de se fixer 1 à 2 objectifs par saison). Dans le sport comme dans la vie, nous passons tous par des hauts et des bas et il faut savoir trouver le bon équilibre entre le plaisir de pratiquer, plaisir de progresser et plaisir de se dépasser. Si une personne s’entraîne habituellement 1 jour sur 2 et que une fois par mois, elle va s'autoriser 2 jours de repos, il se peut qu'au début, elle éprouve des remords ou une certaine frustration mais elle finira par éprouver un certain plaisir à se relâcher.
Une chose est certaine, la performance numérique finira par nuire au plaisir car à mon sens, une personne qui va sans cesse pousser ses limites va finir par être frustrée, fatiguée mentalement et forcément se blesser physiquement."

Vous avez peut être votre propre théorie ou mode de fonctionnement ! N'hésitez pas à le partager avec nous !

*Garmin Tunisie : https://www.facebook.com/GarminTunisie/

4 commentaires:

  1. Moi je pense que c'est très subjectif. Et puis c'est une question de caractère ! Personnellement, et dans la vie en général, je ne fais jamais qqchose pour participer comme on dit. Je veux toujours exceller, être parmi les meilleurs (pas nécessairement le meilleur). Au running, c'est kifkif, il me faut un objectif qui serait pour moi une motivation pour me lever chaque jour pour courir, pourquoi m'entraîner.. Le plaisir dans tout ça ? C'est d'abord la satisfaction chaque semaine, à chaque séance de faire ce qu'il faut faire ! Être sur "le chemin vers..." Et puis l'excitation du jour J de devoir assurer, honorer mes engagements et récolter les fruits de son "hard work".
    Après, je serais très fier de réussir mon défi, ou japprendrais de mes échecs si ça ne se passe pas comme prévu et ce n'est que partie remise !
    Je ne sais pas faire autrement

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut Wassim ! Merci pour ton commentaire ! Je ne dis pas le contraire ! Mais supposons que tu réussisses à faire 3h15 sur un marathon, est ce que tu chercheras à faire 3h10 ? Est ce que tu sais t'arrêter et fixer des objectifs ambitieux mais réalistes ? Je dis juste que le dépassement de soi n'est pas que dans les chiffres !Bravo pour tout ce que tu as réussi à faire en si peu de temps !

      Supprimer
    2. Re, je chercherais à faire mieux à chaque fois bien évidemment, mais disons que personnellement je serais satisfait et fier de franchir la barre des 3h et de ne pas pouvoir aller au delà. Je me donne 5 ans ;-) c'est MON défi !

      Supprimer