27 déc. 2016

Le 2ème semi-marathon de Nabeul 2016 : brouillon mais convivial



Ce dimanche 25 décembre 2016 a eu lieu la deuxième édition du semi-marathon de Nabeul. J'avoue que depuis que j'avais entendu parler de cet évènement, j'avais hâte d'y être. D'abord parce que je l'avais raté lors de la première édition et ensuite parce que j'avais beaucoup aimé l'initiative d'organiser un tour du cap bon afin de faire découvrir la région et de l'animer à travers le running. 
Avec mes amis du Running Club Tunis, nous avons donc effectué le déplacement en bus. Certains parmi nous, préparaient cette compétitions depuis des mois, pour d'autres c'était une première. 
Bref, nous arrivons à Nabeul tout joyeux, tout excités...
Après un trajet d'une heure à m'hydrater en préparation de la course, la première chose dont j'avais besoin en arrivant était : des sanitaires, mais bien évidemment il n'y en avait pas. Celles du complexe où avait lieu le départ étaient fermées (pour cause de gaspillage d'eau). Il a fallu que nous femmes, étant dans l'incapacité d'improviser des sanitaires dans les entourages (comme c'était le cas pour le sexe opposé) courions jusqu'à l'hôtel qui se situait à un peu moins d'un kilomètre, traverser le hall de la réception pour pouvoir nous libérer. Je ne vous cache pas que j'étais très en colère. Pourquoi les organisateurs ne pensent jamais à installer des toilettes publiques? J'en ai pourtant déjà vu sur la course organisée par la garde nationale l'année passée. Que sommes nous censées faire? Ne pas nous hydrater au risque d'avoir un problème de santé? Sonner à des maisons voisines pour emprunter leur salle de bain? Je ne comprends pas.

Je reviens sur l'aire de départ pour saluer mes amis runners venus d'autres régions...je suis à chaque fois ravie de constater que le nombre de runners ne cesse de grandir, par contre je crois déceler un semblant de régionalisme...j'espère que ce n'est qu'une impression! Car, cela serait dommage que l'aire de départ d'une compétition running ressemble à des gradins d'un stade de football avec tout ce que cela implique. 
La course à pied reste un sport individuel avant tout. La vraie compétition est contre soi même le jour J et contre celui qu'on était il y a quelques mois.
Le bus 600

Pose photos, retrouvailles, j'observe les groupes faire leurs "échauffements" puis on se met sur l'aire de départ qui tarde à être donné. 10 minutes après (tant pis pour ceux qui se sont échauffés, ils partiront à froid) on part enfin. Les difficultés du parcours commencent dès le premier kilomètre il y avait de la boue. Mais non ! Nous sommes sur une course sur route, la boue n'est pas censée se trouver là. Sérieusement, il n'a pas plu depuis 2 jours au moins, la boue était visible, les organisateurs auraient pu prendre un peu de sable, remédier à ce problème pour faciliter le passage des coureurs et éviter le risque de glissade. 
Les voitures

Allez! ce n'est pas grave, on continue, on tient l'allure 6' au kilomètre pour notre groupe de coureurs intermédiaires, on discute, on rigole...mais très vite, je me rends compte que les voitures circulent dans cette route touristique à double sens. Au bout d'un moment, on commence à voir les coureurs qui rebroussent chemin, ce n'est pas très sympathique...De plus, n'importe qui aurait pu "tricher" en traversant la route vu que le dossard était sans puce et qu'il n'y avait pas assez de juges pour vérifier...certains l'ont fait, malheureusement.
Encore des voitures...

Vous l'aurez compris, l'organisation de cette course est très brouillon. Je rajouterai d'autres points négatifs :
  • Ravitaillement pauvre : je n'ai vu que de l'eau et du sucre. Dans une ville du cap bon, il y aurait du y avoir au moins des oranges. Et puis, pour quelques 400 participants combien cela aurait coûté aux organisateurs d'acheter des bananes à découper et à servir aux participants à l'arrivée? 
  •  La distance de cette course (20.6 km) est inférieure à la distance d'un semi-marathon officiel (21.1) or il s'agit bien d'une compétition, vu qu'il y avait des juges... et non d'une sortie conviviale, il aurait vraiment fallu faire les choses dans les règles de l'art pour espérer le retour d'un maximum de participants pour l'édition de 2017.

En rentrant dans le bus, j'ai pensé à tous ces aspects, je me suis dit, je suis peut être très exigeante, du fait que je participe à des courses à l'étranger mais finalement beaucoup de coureurs ont relevé les mêmes défaillances. Je partage ci après un témoignage :
"J'aimerais dire que je ne suis pas expert en course à pied, c'est seulement ma 4ème course mais elle est de loin la pire côté organisation malgré que c'était la seule payante ! Je commence par les moins grave en allant aux pires :
- On a commencé avec 15mn de retard
- On n'était pas certain du tracé du circuit surtout pour le départ. On ne savait même pas dans quel sens on allait courir.
- Très peu de staff organisateur
- Ravitaillement très pauvre
- Très très très peu de sécurité et les voitures qui circulaient et auraient même aimé nous écraser pour se trouver un passage
- Pour finir, un staff et des partenaires (protection civile) pas pro du tout. Entre le 12ème et le 15ème km on en a vu de toutes les couleurs: le premier au 12ème km nous dit qu'on peut faire demi-tour si on est fatigué, le 2ème après quelques centaines de mètres nous dit c'est fini faites demi-tour alors qu'il restait 500m avant le rond-point du palais présidentiel. Plus tard on nous a proposé à deux reprises de nous ramener, une fois par le camion qui ramassait le staff et une 2ème fois par la voiture de la protection civile..."

J'aimerais rappeler à toutes les parties prenantes, qu'une course est un évènement, un jour de fête, censée créer de l'animation dans la ville, dans la région, drainer une foule pour applaudir les participants, faire tourner les commerces. Pourquoi ne pas impliquer davantage les habitants de la région?
Arrêter ou dévier la circulation des voitures n'est pas un luxe, il s'agit d'une question de sécurité. 
Bien accueillir les participants et veiller au bon déroulement est un devoir. 
Pour cette édition, il y avait quelques étrangers, ils auraient pu véhiculer une meilleure image de cette course...Je pense qu'il est temps que tous, nous mettons la main à la pâte afin que le running vive un véritable boom en Tunisie. 

Pour finir sur une note positive, je salue encore cette initiative du tour du cap bon et le fait que chaque participant ait eu droit à sa médaille...en espérant une meilleure organisation pour les prochaines années surtout que M. Mourad Jemaa co-organisateur et runner confirmé a été à l'écoute à toutes nos remarques en y répondant très patiemment! 

8 commentaires:

  1. Merci Heifa pour cette excellente synthèse! Je pense qu'on a le droit d'être exigent(e)s si on prend au sérieux notre passion: on fait des sacrifices, on consacre beaucoup de temps et d'énergie pour la préparation et ce au dépend d'autres activités, on s'entraine pendant des semaines, on s'arrange pour trouver quelqu'un qui garde nos enfants (pour certains) on se lève tôt, on fait 2 heures de route un dimanche matin, pour après frôler la mort en courant au milieu de la circulation?? Pour courir une distance approximative et ne pas pouvoir mesurer notre progrès? Où est le plaisir dans ça?

    C'est tellement dommage pour les organisateurs de faire tout ce travail en délaissant des éléments clé d'une course comme le ravitaillement, les WC ou encore la sécurité des participants sous prétexte que c'est une course conviviale ou que ce n'est que la 2ème édition. Moi, une course qui s'en fout de ma sécurité de celle de mes amis runners, est une course que je boycotte dorénavant.

    C'est vrai que le parcours était agréable (pour la plus grande partie) et nous avons eu des médailles, mais si on veut tirer ce sport vers le haut, il ne faut plus se contenter de ces choses là.

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    1. Excuse moi pour la tirade Heifa! Merci encore pour tout ce que tu as partagé avec nous en 2016! Bisous

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  2. Merci pour la lecture Amira ! Je suis tout à fait d'accord avec toi! L'impression qu'on a en rentrant c'est que tout est approximatif... notre sécurité y compris ! Alors que nous nous préparons comme des pros!

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  3. je suis tout à fait d'accord avec votre synthèse Mais je sais pas pourquoi l'insertion du mot régionalisme ! en fait c'est votre interprétation .. se sont presque 99% des adolescents qui veut se motiver et faire l'ambiance donc "régionalisme" quand même un peut exagérer .. Merci pour votre attention :)

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    1. Merci d'avoir pris le temps de me lire et de commenter mon article! à bientôt!

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  4. Bonjour, Voilà, franchement tu m'as rien à ajouter...Franchement pour mon premier semi marathon, j'etait un peu déçu...Voilà, bloc sanitaire, manque de juges, je voyais des filles qui arrivent en voitures et oups elles deviennent en avance 200 ou 300mettres, il y 'en a mm ceux qui ont pris des raccourcis...C'est une course contre sois même, je pensais que c'est le plus important....Dans le chemin de retour, je m'attendais à un point de ravitaillement à 5km de l'arrivée, mais il n yen a pas..du coup j'ai gadé le rythme moyen en attendant les dernieres 5 KM....et à ma surprise on me demande d'accélérer car il ne reste que 500m..... Quoi d'autre, à 100mettre de l'arrivée qlq participants m'anonce ça va ça va, vous êtes arrivés pas la peine de continuer...J'etais surpris mais quand je me suis aperçu qu'ils encouragent les deux coureurs qui étaient derrière moi, j'ai compris que c'etait une mauvaise blague , et un manque d'esprit sportif... Un nombre suffisant de juge auarait pu être une solution....

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    1. J'ai trouvé que c'était un manque de considération et de respect pour les coureurs sérieux! dommage! Merci pour votre commentaire!

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