14 mai 2012

Ma première compétition : Les foulées du Mégara 2012

Les souvenirs sont vagues aujourd’hui mais je voudrais partager avec vous cette première expériene et mes impressions, mes émotions…à chaque sortie son histoire mais les foulées du Mégara auront toujours une signification particulière pour moi. Cette compétition a d'abord marqué ma première participation à une compétition, ensuite, ma première compétition après la maternité (à un moment spécialement  critique de ma vie personnelle en 2014 et un jour où je souffrais d'une infection intestinale), enfin, mon test après 10 semaines de préparation pour mon premier marathon en 2015.

Mon mari partagera la course avec moi
Nous sommes la veille du semi marathon, un compagnon de course s’était chargé de récupérer mon dossard. A l’époque, je ne ratais pas ma séance d’entrainement du samedi matin, ce qui est complètement inconscient la veille d’une compétition. En rentrant du travail, mon mari m’annonce que pour me faire plaisir, il allait m’accompagner sur la course en me montrant fièrement son dossard. Jétais aux anges. Quel bonheur, de partager ma première compétition avec l'homme de ma vie...une course est un concentré d’émotions, de moments de doutes, de souffrance, de plaisir…c’est comme la vie, on vivra une expérience unique!
Après midi shopping et depuis, c'est une tradition : une course un accessoire
Nous passâmes l’après midi à faire le tour des boutiques de sport pour lui chercher une tenue, je me rappelle exactement de la boutique où on a finit par trouver notre bonheur, (je crois d'ailleurs que c'est un de mes meilleurs souvenirs avec mon mari, tellement j'étais excitée, emballée... ) et du vendeur et de ses recommandations…lui-même courrait, car son enseigne était partenaire de cette course. Malheureusement, en Tunisie, le sponsoring de ce genre d’évènement par des enseignes de sportwear n’est pas développé. La course à pied reste un sport un peu marginal, (unpopular), il n’y a pas de personnes qui viennent sur le parcours pour encourager les participants, les gens sont énervés car la circulation est bloquée et insultent les coureurs, les familles viennent rarement à ta rencontre à l’arrivée…je garde espoir qu’un jour ce sport décollera…et qu’il drainera la foule et sera médiatisé.
Dimanche 25 mars
Nous arrivons le jour J sur l’aire de départ, il y avait pas mal de monde, beaucoup d’animation, mes souvenirs sont vagues…ce qui est sûr, c’est que j’avais la boule au ventre, j’étais concentrée, je n’avais pas une connaissance précise du parcours, c’était très brouillon dans ma tête comme quand on passe une grande épreuve, le bac, le permis…les choses ont beaucoup évolué depuis ce jour là,…dans mes jambes mais surtout dans mon esprit…car pour courir 21 km, il faut certes un certain niveau mais surtout une bonne gestion de l’effort. Mais je crois que je suis toujours aussi stréssée (ou peut être excitée) la veille des compétitions, pour d'autres raisons et un meilleur stress...moins d'appréhensions car au bout il y avait le bonheur...l'accomplissement!
Les foulées du Mégara 2012 (top départ)

Nous primes le départ, avec mon groupe des joggers d’El Menzah, ma musique dans les oreilles…bien évidemment, l’objectif premier était de terminer la course, c'était vraiment la découverte. Petit à petit le groupe s’est dispersé et chacun prit son rythme, je sais que j’ai commencé la longue ligne droite du relais vers le rond point de « el flouka » comme on l’appelle, seule. C’est à  ce niveau là que commencent les difficultés du parcours, j’étais fatiguée, j’avais mal partout à 13km, le ravitaillement du 15ème km me redonna un peu d’énergie, indispensable pour attaquer les montées qui me faisaient face…j’ai alterné marche et course…je ne pensais plus…je gérais tant bien que mal ma fatigue…les kilomètres défilaient, je n’avais aucune idée sur la distance qui restait, mon seul repère était les points de ravitaillement. J’arrive enfin au 17ème Km. J’avais tellement mal aux cervicales , je voulais m'allonger…j’étais raide de douleur. Dans ma tête, je luttais, mes jambes ne répondaient plus je les trainais. « quelle idée aussi de se lancer sur ce 21km, cette boucle de laquelle on ne pouvait plus sortir, une fois lancé, j’étais bien mieux au parcours », c’est ce qui tournait dans ma tête. Par contre, je ne me souviens plus du tout de ce qui s’est passé sur les 5 derniers km. Mais je les ai TERMINES. J’avais ma première médaille autour du coup et ma dose de plaisir sur la ligne d'arrivée, j'avais découvert la compétition…Ce jour là, il n’y avait pas vraiment eu de plaisir, car la souffrance a pris le dessus (en même temps c'est comme si j'avais passé le permis mais sans aoir pris suffisament d'heures de conduite, moi qui n'ai eu mon permis qu'au bout de 4 fois) mais j’avais pris goût aux sorties longues et aux compétitions…j’avais envie d’essayer encore d’autres courses, de progresser…Je ne savais pas que c'était ce qu'on appelait "la passion"…le plaisir...

Quelques semaines plus tard, je renouvelle l’expérience en m’inscrivant aux foulées du Lac, toujours avec la Team au complet, cette fois mais mon mari ne participa pas, il n’avait pas accroché, il préférait la salle de sport. Pour cette course, je voulais battre mon record du semi de la Marsa en faisant 2h ou moins, je pensais qu’il s’agissait uniquement de volonté. J’en rigole aujourd’hui, car pour gagner 20 mn sur une course il faut des mois et des mois d’entrainement mais surtout un travail spécifique  sur la VMA (vitesse maximale aérobie) qui implique des séances de fractionné. Des notions que je viens à peine d’intégrer. Tout cela pour vous dire, qu’il est inutile de se prendre la tête, les choses évoluent naturellement, du moment qu’on se passionne par ce qu’on fait.
Les Foulées du Lac 2012

Les Foulées du Lac 2012, l'arrivée

Cette course, ce jour là avait aussi quelque chose de spécial, je savais que j'étais peut être enceinte, mais comme je tenais à cette course, je ne voulais pas encore le découvrir. Alors je pris le départ, il faisait spécialement chaud, et j’ai souffert, moins que lors de ma première longue sortie, moins que sur les foulées du Mégara, mais ce jour là ma souffrance avait était accompagné par du plaisir…peut être parce qu’au fond de moi, je me suis laissée aller, peut être parce que je savais que ça serait ma dernière course avant quelque temps…j’ai couru, j’ai respiré profondément, j’ai ouvert mon cœur aux émotions qui venaient, j’ai terminé la course avec un chrono largement supérieur à 2h, j’étais un peu déçue mais très heureuse…rien que pour ces instants de bonheur qui ne sont pas à la portée de tout le monde, je cours, parce qu’il y a des gens qui ont perdu leur mobilité, parce qu’il y a des gens qui restent cloitrés sur une chaise roulante…en 2015, j’ai refait cette course mais avec la joelette, à son bord Mnawer, un jeune handicapé plein de joie de vivre…peut être que vous aurez envie d'en savoir plus sur ces expériences, alors n'hésitez pas à me le faire savoir...
Les Foulées du Lac 2015, Mnawer et la joelette

A l'arrivée des Foulées du Lac 2015



7 commentaires:

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    1. heureuse que ça te touche! ça vient du fond de moi et de mes souvenirs!

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  2. tres emouvant! beaucoup de choses ont change depuis ...mais t es toujours la , la tete haute et pleine de volonte ..bravo !!

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    1. Merci Molka! j'espère qu'on le fera ensemble cette année!

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  4. Une grande passion se dévoile à travers un témoignage sincére et un récit captivant!!

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