L'année dernière en découvrant le plan du Marathon de Paris, je m'étais dit, je n'y survivrai pas... En juillet pareil avec le plan de préparation du 100km. Je me suis dit, tu vas finir en 10 morceaux. Du coup, quand j'ai lu le plan de préparation pour le Marathon de Séville, je l'ai trouvé très exigeant et très compliqué mais je m'étais dit, comme toujours, tu exagères les choses, tu vas le faire et puis c'est tout. D'ailleurs pour la petite histoire, je n'ai pas trop voulu regarder les détails des séances de fractionné, je prends chaque séance à part...
A l'heure où j'écris ce post, j'ai fini la séance 2 de la semaine 6, il ne reste donc plus grand chose, du moins relativement. J'ai ainsi survécu à 6 séances de fractionné et 4 de capacité. Il y a eu des jours avec et des jours sans mais à chaque séance je me suis accrochée à quelque chose. Je suis passée par plusieurs états émotionnels et physiques même si je n'étais pas très bavarde sur le blog...
Du coup, vous allez avoir droit à un débit d'idées pas très structurées.
Cette préparation est très spéciale pour moi pour plusieurs raisons :
- Quand on s'est inscrits sur ce marathon il y a quelques mois, j'avais lancé un objectif numérique (que je ne révélerai pas pour le moment) et El Captain Aymen n'a bien évidemment pas refusé le projet. Il m'a fait confiance pour tenir le pari et je lui ai fait confiance pour le plan de préparation, on a signé une sorte de deal...et je n'ai qu'une seule parole, je me donnerai tous les moyens pour atteindre l'objectif.
- Aymen m'avait dit au début, tu vas suivre un programme différent de celui de Mohamed, je l'avais mal pris...il s'est alors débrouillé pour nous faire le même plan, je dois donc assumer mon orgueil.
- Lors des autres préparations, il y a toujours eu, une personne dont le niveau n'était pas loin du mien qui me permettait d'avoir un repère, cette fois, suis seule avec Mohamed que je croise sur le chemin du retour quand je galère encore à l'aller...je ne vous cache pas que je triche sur le temps de récupération (quand il y en a) en grignotant des secondes pour ne pas le laisser attendre dans le froid à la fin de la séance.
- Depuis le début de la préparation, j'ai dû atteindre l'allure cible lors de 3 ou 4 répétitions quand les pourcentages étaient à 90%. Car croyez le ou pas les allures cibles sont toutes entre 100 et 115% de la VMA et si ce n'est pas le cas alors je dois porter des poids en ayant les bras ligotés avec des élastiques ou alors faire du skipping et des sauts en guise de récupération ou même enchaîner les répétitions avec des allures différentes sans temps de récupération. Donc, au bout de 2 semaines, j'ai compris que je devais tout donner sans trop me prendre la tête. Et chaque mercredi, je laissais des débris de mon cerveau et de mes poumons sur le port de la Goulette. Les vendredi, c'était moins marrant parce que j'étais optimiste (les pourcentages ne dépassaient pas les 95%) mais j'ai du rentrer déçue 2 fois en me traitant d'incapable.
Aujourd'hui, il fallait sauter à pieds joints en montant les escaliers puis enchaîner par des accélérations de 800/100/1200/1400 allant de 100 à 115% puis refaire la même chose dans l'ordre inverse.
Avant la séance...
Depuis 2 jours, je n'arrêtais pas de penser à comment j'allais pouvoir grimper ces escaliers. Je n'avais jamais fait cet exercice. Je ne suis pas une vraie sportive, je suis une ex ronde, j'ai toujours détesté les cycles "athlétisme" au lycée et j'étais toujours la dernière à terminer les tours de piste et encore j'étais jeune !
Mais pourquoi ai-je lancé ce chiffre ? Pourquoi, me suis je inscrite à ce marathon ? Je n'aime pas les échecs programmés mais j'ai fini par me dire que si je n'y arrive pas je monterai en courant.
Pendant...
Avant la séance...
Depuis 2 jours, je n'arrêtais pas de penser à comment j'allais pouvoir grimper ces escaliers. Je n'avais jamais fait cet exercice. Je ne suis pas une vraie sportive, je suis une ex ronde, j'ai toujours détesté les cycles "athlétisme" au lycée et j'étais toujours la dernière à terminer les tours de piste et encore j'étais jeune !
Mais pourquoi ai-je lancé ce chiffre ? Pourquoi, me suis je inscrite à ce marathon ? Je n'aime pas les échecs programmés mais j'ai fini par me dire que si je n'y arrive pas je monterai en courant.
Pendant...
Première fois, les escaliers passent, 800 m, mon allure n'est pas dans la zone cible mais je me sens bien, je vais m'accrocher. Répétition après répétition ça passe ! Les récupérations vont de 15 à 60 secondes. Quand j'arrive à la deuxième pyramide, je commence à ressentir une lourdeur dans mes quadriceps mais je ne veux pas que l'allure chute par rapport à la première, je regarde le point d'arrivée comme si j'étais dans une arène, j'imagine des gens qui applaudissent comme dans un marathon et je me dis que tout se passe ici, j'ai encore des secondes à grignoter : cours, cours comme si toute ta vie en dépend. Le challenge aujourd'hui est de respecter l'esprit de l'exercice même si les allures ne sont pas respectées et donc pour les derniers 800 m je dois absolument avoir la même allure que pour les premiers et je pousse encore et encore ! j'y suis !
Morale de l'histoire...
Morale de l'histoire...
Alors oui, c'est un plan de préparation inédit et exigeant ! Et oui, je n'ai presque jamais atteint les allures désirées mais je mets à chaque fois toute mon énergie physique et mentale. Mon cœur y est, ma tête et mes jambes. Et c'est amusant à chaque séance parce que je me sens un peu comme une gamine avec mes sources de motivation improbables : une fois c'était le petit déjeuner parce que j'avais très faim, une fois c'était juste en finir parce qu'il y avait un vent glacial, la semaine dernière j'avais imaginé ma petite princesse à l'arrivée de chaque répétition...
Je ne sais pas si j'arriverai à atteindre l'objectif que je m'étais fixée mais une chose est claire : repousser les limites chaque mercredi et vendredi est pour moi "challenging" et comme je l'ai dit plus haut amusant. Prendre des risques, sentir séance après séances des progrès, regarder son allure d'endurance fondamentale atteindre des "hauteurs", courir sans tenir des charges et se sentir voler...faire des sorties longues à une allure qu'on ne tenait pas sur un semi-marathon il y a une année et enfin, avoir le contrôle. Car, ce que j'aime le plus dans cette activité qu'est le running sur route c'est bien cette sensation de contrôle qu'on a sur son corps et son esprit...pour tout le reste il y a le trail...
Encore une fois, sachez que comme je me démène dans les entraînements parce que je suis sérieuse et disciplinée, je garde cette discipline pour prendre soin de mon corps : kiné, glaçage, hydratation, chaussures adaptées, rien n'est assez pour préserver mon plus grand capital...
Donc si vous croyez que c'est simple, alors sachez que ça ne l'est pas du tout et que arriver à réaliser certains objectifs et continuer à avancer, il faut vraiment avoir énormément de motivation et être suffisamment persévérant...mais à mon sens, sans challenges et sans tout cela, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue...
*Crédit photo : Garmin Tunisie par Mehdi Abid
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