30 nov. 2016

Les 3 dernières semaines de préparation de la SaintéLyon...les leçons!



Après la fin du marathon Nice Cannes qui était la plus longue sortie de la préparation pour la saintélyon, les trois dernières semaines étaient certes pas très chargées mais décisives. Il fallait garder la forme sans forcer ni prendre de risque de se blesser. Le programme était tracé depuis qu'il avait été mis en place fin août et prévoyait :

  • En semaine 3 (après le marathon Nice-Cannes donc) :

    • 1h15 en EF
    • Séance VMA en côtes
    • Travail fonctionnel en salle
    • 1h30 en EF
    • SL 21 km dont 30' à 4'50 au km (qui coïncidait avec la course Comar)


Je savais que c'était ambitieux après 42 km de faire une séance de VMA en côtes mais j'aurais pu me tromper ou m'obstiner. Finalement, en nous fiant à nos sensations (mon équipier et moi ), après la séance de décrassage de mardi et sur les conseils du kiné, la séance de VMA a été transformée en séance d'endurance fondamentale de 1h15 et le reste gardé inchangé.
Explication :

Lors de la séance de décrassage du mardi, le réveil a été compliqué et il faisait froid, je n'étais pas au top de ma forme mais heureusement la motivation était là!
Les 2/3 premiers km j'avais l'impression d'être complètement coincée. Mes adducteurs tiraient énormément puis ça allait de mieux en mieux mais quand je regarde ma montre pour confirmer mes sensations je vois ma fréquence cardiaque qui s'emballe. Au début je ne comprends pas parce que je n'ai pas l'impression que mon cœur bat fort. En fait c'était un bug mais ça me déconcentre (et si ça n'en était pas un et si  j'avais eu un souci...) et je passe la sortie à regarder ma montre. Sur le chemin du retour je me laisse un peu plus aller...Je finis tout de même sur une bonne note. Ce genre de sortie m'aide à avoir confiance en moi. Dans la mesure que même si je suis très fatiguée j'arrive à pousser les limites. Je suis fière de moi.

De retour à Tunis, je traîne encore quelques courbatures (foutu acide lactique). J'avais pris RDV chez le kiné avant même mon départ à Nice et heureusement! La séance me fait le plus grand bien mais il pense que la séance de fractionné est trop risquée autant à moi qu'à Mohamed. On décide alors de rester sur des sorties en EF toutes cette semaine afin de récupérer au mieux  et terminer notre préparation sans prise de risque.

Mercredi 16 novembre matin
Je traîne encore la fatigue du voyage : café, pompes à jeun rien n'y fait : ma conscience et mon mental veulent bien aller courir mais mon cerveau et mon corps refusent de répondre. Je mets un maillot manches longues mais en sortant il faisait chaud et dès les premiers km j'en souffre. Ma fréquence cardiaque est plus élevée que d'habitude. Je n'ai pas de lourdeurs dans les jambes, mon cardio finit par se stabiliser. Mais au bout de 12 km, je ressens une douleur dans mon genou et une légère crampe au mollet gauche. Je finirai sans souffrance mais...
Jeudi je fais ma séance de travail fonctionnel en salle sans courbatures...je me sens mieux. La salle me manque vraiment depuis que j'ai commencé ma préparation et que j'ai moins de temps à y consacrer.
Vendredi 18 novembre

Je n'ai qu'une seule hâte, découvrir si les sensations sont de nouveau là ! Le cardio est bon, les sensations sont bonnes. Je me retrouve naturellement avec l'allure 6' au km. je me laisse aller sans être obsédée par l'allure ni par la fréquence cardiaque. Le marathon m'a permis de prendre confiance. Le repos m'a fait du bien. Après 1h10 de course mon genou commence à raisonner, je me dis que c'est dans ma tête mais les 10 dernières minutes la douleur est de plus en plus présente et gênante. Chaque année depuis 2014, à la même époque, c'est la même histoire: position du pied sur l'embrayage au bout de 10 semaines de navette Tunis-Sousse en plus des entraînements...Je connais bien cette douleur, je suis donc préoccupée. 
Dimanche 20 novembre 

Même si je suis en en forme et que je suis ravie d'accompagner les membres du Running Club Tunis sur leur premier semi-marathon, je suis très préoccupée par mon genou. Dès que je commence, il me rappelle que la douleur est toujours là, rien d'insupportable, mais cela m'énerve. Je me sens en forme mais j'ai peur que les 30 minutes d'accélération m'achèvent. Je me demande si je dois la faire quand même. Finalement je me dis que quoi qu'il arrive j'irai les chercher. Ce n'est rien avait dit mon cher kiné...En effet, tout va bien car la douleur de mon genou disparaît avec l'accélération et le pari est relevé. 

  • En semaine 2 :
    • 1h EF 
    • Travail excentrique en salle
    • VMA en côte 8*250 à 85% VMA ce qui équivaut à 8*(1'06/2'12) 
    • 1h15 EF
    • SL 1h30 sur terrain nature vallonné 



Lundi 21 novembre 

Ce lundi encore après la course de la veille et en enchaînant jour après jour des réveils à des heures pas possibles, j'ai envie de courir mais mon cerveau ne comprend pas mes pulsions. Les 25 pompes à jeun finissent par convaincre mon corps qui obéit. Dès que je mets le nez dehors, je sens l'humidité. En commençant à courir je la porte sur mes épaules et sur mon thorax. Au début, j'arrive à gérer mais au bout de 3 km mon rythme cardiaque commence à grimper et je suffoque. Et même si je ne ressens aucune fatigue musculaire, mon genou me fait encore mal. La douleur disparaît sur les 3/4 derniers km mais je finis en manque d'air...je regarde la météo, l'humidité était à 99%.
Inutile de revenir sur la séance de travail excentrique en salle, qui était relativement "facile". En fait, il s'agissait des mêmes exercices avec la même intensité d'il y a 7 semaines...du coup, je me suis rendue compte que j'ai bien progressé.
Mercredi 23 novembre 

Pour tout vous dire, j'appréhende beaucoup les séances de fractionné en côtes. Surtout lorsqu'il s'agit de faire la pente de la cathédrale. Donc comme chaque mardi, j'ai passé la journée à me persuader que j'y arriverai sans difficulté et que de toute manière j'avais fait plus compliqué. Bref, ce matin là je n'avais qu'une seule hâte : finir la dernière séance et bien !
Dès le début de l'échauffement, je sens que mes jambes sont légères. Je me sens fraîche. Je positive un maximum dans ma tête (bien que 8 fois c'est beaucoup)... De répétition en répétition, la séance se passe bien. Je vois les garçons qui accélèrent mais je pense qu'ils vont trop vite et j'avais raison en voyant le résultat...
Je finis en pleine forme et très positive. Contente d'avoir été jusqu'au bout et sans aucune douleur au genou.
Note à moi même : Arrêter avec ce blocage sur les côtes.

Vendredi 24 novembre
Une séance d'EF avec de très bonnes sensations. Je ne sens pas du tout la fatigue musculaire, ni le manque de sommeil. Il fait bon. Même si mon genou me fait mal très rapidement alors que je pensais le sujet clos. J'ai les jambes légères. Comme si je n'avais pas fait de fractionné, ni de salle. Cela me redonne confiance. Les 12 km passent très rapidement. 
Samedi 25 novembre

Aujourd'hui, c'est la dernière longue sortie. Alors, je suis forcément motivée si heureuse d'être allée jusqu'au bout. Je suis confiante. J'ai été rigoureuse. Je me sens zen.
Il fait relativement froid et on commence sur une montée, ce qui a pour résultat de faire grimper mon rythme mais je ne focalise pas dessus. Le fait de parler aussi m’essouffle un peu. Il y a de l'humidité mais sincèrement je me sens bien dans ma tête je me dis que mon cœur finira par se calmer. C'est ce que je ressens par la suite. Je sens que je contrôle les descentes. La nature est magnifique. c'est vrai que ma fréquence cardiaque monte mais je sens que je récupère rapidement.  Au bout de 8 km mon genou commence à me faire mal mais pas continuellement et surtout dans les descentes. La douleur est gérable mais cela me contrarie. Je me pose plein de questions sur le pourquoi du comment tout en essayant de rester positive. Les 3 derniers kilomètres, je suis lancée je me sens très bien même la douleur de mon genou diminue un peu. Mais à l'arrêt et après les étirements, elle s'aggrave. En conduisant chaque mouvement sur l'embrayage me fait mal. Je connais ce syndrome. Il est incontrôlable. Je veux me dire que la douleur va disparaître d'ici une semaine mais je ne veux pas être trop optimiste. Je suis prise de panique...
La semaine est finie sur une mauvaise note mais il reste encore deux séances, je ferais de mon mieux pour être au top. Je ne suis pas arrivée jusqu'à là pour baisser les bras.

Pour la dernière semaine de préparation 2 séances d'EF étaient prévues mais en consultant les programmes nutrition à partir de J-10 spécifiques aux trails, l'idée de faire une séance VMA à J-5 revient très souvent du coup la séance du lundi est changée en une séance 30/30 à 100% de la VMA

Semaine 1

Je me lève donc lundi matin toute chargée d'émotions et d'ondes positives...Nous tournons en rond sur le parking en face de la mosquée de Carthage jusqu'à la dernière seconde du programme d'entrainement chargé sur la Garmin. Je crie de bonheur comme si j'étais sur la ligne d'arrivée...

Il ne reste plus que 45' d'endurance fondamentale ! On laissera le reste pour samedi soir !

Est ce que la préparation a été difficile? Oui, mais ce n'est pas censé être autrement, un peu comme la vie, ma vie mais à aucun moment je n'ai pensé à abandonner. J'ai eu des bas mais j'ai su me relever et rester positive, parce que je voulais croire que rien n'était impossible et qu'il suffisait de se donner les moyens et de ne jamais perdre son objectif de vue...
Je voulais faire un trail de 72 km pour pousser mes limites, j'ai du les pousser jour après jour et semaine après semaine! J'ai re-planifié ma vie et celle de ma fille en fonction de cette préparation, revu mes priorités... Il y a eu des personnes qui m'ont encouragées et soutenues tout au long et d'autres qui ont essayé de me décourager. Je les remercie toutes.

Aujourd'hui et après avoir été jusqu'au bout de programme, je suis reconnaissante à mon corps, à mes parents, à Mohamed, à Daly et à toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué au fait que j'en arrive là!
Je suis sereine et motivée mais aussi chargée d'émotions...
Ce trail sera une vraie aventure quel qu’en soit l'issue...



9 commentaires:

  1. Courage pour dimanche 😃 you can do it !!!

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  2. Courage pour dimanche 😃 you can do it !!!

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  3. Excellent travail, tu es d'une determination exemplaire Heifa :) Tu as fait ce qu'il fallait, donné ton mieux, maintenant va récolter le fruit de ton travail! Go Go Go!!! Nous serons de tout coeur avec vous!

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  4. Une leçon de vie :) merci pour le partage ! et bravo pour tout ce que tu entreprend

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