La reprise de la course à pied après la maternité

Difficile, libératrice, nécessitant beaucoup de logistique...on rembobine et on repart à zéro...30 minutes de course, souffrance physique, impossibilité de s'organiser pour les sorties longues...pas de compétition...frustration, ...reprise des sorties longues, calvaire...

J'étais à la fin de mon cinquième mois de grossesse quand mon médecin gynécologue m'a dit : "il est grand temps d'arrêter de courir". Je m'étais préparée à ce moment mais je le redoutais quand même. Après, la vie est une question de priorités. Alors j'ai marché au lieu de courir en pensant que j'avais tout de même beaucoup de chance, d'abord de porter la vie en moi et ensuite de pouvoir marcher: certaines de mes amies sont restées clouées au lit la moitié de leur grossesse.

L'euphorie de la reprise

Deux mois après la naissance de ma fille, j'en pouvais plus de la sédentarité, ma frustration était à son comble, surtout en voyant mon groupe en super forme pour les compétitions qui étaient programmées au printemps. En même temps, ma fille commençait à faire ses nuits (et moi avec) alors je décide de m'y remettre...trois fois par semaine, je me levais aux aurores pour mettre en place une certaine logistique et revenir à la maison avant le départ de mon mari pour le travail... et j'allais au parcours de santé, c'était mon moment à moi, pendant 45 minutes je courais souvent seule (vu que je ne tenais pas du tout le rythme avec les autres) mais je persévérais, je me sentais de mieux en mieux, je ne parlerai pas de progression mais de rendez vous avec le plaisir. J'étais heureuse de me lever de si bonne heure ...c'était libérateur.

La re-chute, la déception, la frustration

Puis arriva l'été, la chaleur, la séance unique, ma fille grandissait, son rythme n'était plus le même, ses nuits hachées, les miennes aussi, je n'arrivais plus à être assidue au parcours...j'étais démotivée et triste. Je me disais qu'à la rentrée, je m'organiserai mieux...je pourrais caser les sorties longues du dimanche...Je ne sais pas si c'était par manque de volonté de ma part, (parce que je ne voulais pas laisser mon bébé pendant si longtemps pour aller me faire plaisir) ou parce que réellement la logistique ne le permettait pas, peut être un peu des deux mais le fait est que, le dimanche où mes amis avaient couru le semi marathon de la Comar donc en octobre, j'étais en larmes. Je ne voulais pas laisser tomber cette passion...

Première sortie longue après la maternité-janvier 2014 (Crédit photo Samy)

La volonté, l'espoir...

Mais ce n'est qu'au mois de janvier que je les rejoignais pour la première sortie longue. C'était une course organisée en l'honneur des joggers de Rades qui étaient invités par le grand groupe des joggers de Tunis au phénix de Carthage pour un course suivie d'un petit déjeuner, le même parcours que celui de ma première sortie longue je crois mais je pense que cette fois j'avais encore plus souffert que la première.. Quoi vous dire, j'ai tellement souffert que j'ai pensé très sérieusement à prendre un taxi mais cette fois c'est mon amie qui nous avait initié aux sorties longues qui m'a traînée "prendre un taxi? m'a t-elle dit?" on a commencé ensemble, on finit ensemble. Et j'ai fini avec elle, raide de douleur, au moment où le groupe finissait le petit déjeuner je crois! tellement j'ai été à la traîne. J'étais tellement mal que je suis rentrée directement. Mais la flamme s'est rallumée et j'ai alors enchaîné chaque dimanche une sortie longue...ma forme s'améliorait, mes jambes étaient moins lourdes, je découvrais les Joggers que je connaissais de loin, j'étais souvent à l'arrière du peloton mais à chaque fois il y a eu quelqu'un qui sacrifiait son plaisir pour le mien ...pour me booster...

Le groupe de cette première SL: l'espoir, la motivation, la volonté (crédit photo Samy)